Selon le Beijing Times, les scientifiques estiment qu'il n'y a plus que 57 esturgeons chinois seulement dans le fleuve Yangtsé. Les recherches les plus récentes ont montré un arrêt de la reproduction au cours de l'année dernière, plaçant cette espèce rare face à un risque d'extinction.
C'est la première fois que des chercheurs ont découvert un tel arrêt de la reproduction naturelle chez l'esturgeon depuis que cette espèce a commencé à être surveillée il y a 32 ans, quand le barrage de Gezhou a été construit.
La construction du barrage a eu pour conséquence un blocage du canal de migration de l'esturgeon adulte vers les frayères traditionnelles situées en amont. Fort heureusement, le poisson a trouvé un nouveau site de reproduction en aval.
Toutefois, la population de ce poisson est en baisse en raison de la pollution et de l'action humaine connexe. Une quantité estimée à quelque 10 000 esturgeons chinois a été détectée dans le fleuve Yangtsé dans les années 1970. Leur nombre fortement chuté ensuite, pour tomber à 2 200 environ dans les années 1980 après l'achèvement du barrage de Gezhou, et à 363 en 2000.
Wei Qiwei, expert de l'esturgeon chinois, estime que la pollution élevée et la surpêche ont menacé l'écosystème aquatique du Yangtsé, ce qui a directement affecté le taux de survie des esturgeons.
Les nouveaux sites de ponte, situés à proximité de zones protégées, ont tous souffert du fait de nouveaux projets d'ingénierie. Un remblai a été mis en place en aval en 2004, qui a directement détruit les frayères. En outre, le gouvernement local a décidé de réduire la taille de la réserve en 2008, rendant plus difficile encore la reproduction de l'esturgeon dans la région.
La Chine a lancé une campagne de protection des espèces rares depuis les années 1980. Les scientifiques ont depuis testé à la fois la reproduction artificielle et la réintroduction dans la nature. Toutefois, le suivi de l'estuaire du Yangtsé a montré que les poissons reproduits artificiellement ne représentaient que 5% de la population totale.
L'esturgeon chinois, qui remonte au Crétacé, est répertorié comme espèce placée sous protection nationale de premier niveau. Cette espèce se reproduit généralement dans l'eau douce et migre vers l'eau salée à maturité.