Contaminé par le virus Ebola en mars dernier, Jean Paul Kolié, médecin de son Etat, est complément guéri de cette maladie, grâce à l'assistance médicale du centre de traitement installé à l'hôpital national Donka ( Conakry).
Le médecin guéri travaillait à l'hôpital de référence sino- guinéen de Conakry, où un patient en provenance de Dabola (centre- est) a été reçu dans un état critique le 17 mars et décédé le lendemain, suite à la forte fièvre, aux vomissements et aux diarrhées ensanglantées.
Quatre jours après le décès du patient, neuf personnes de l'hôpital ont été contaminées par le virus et ont commencé à développer les symptômes de fièvre, de diarrhée, de fatigue générale, rappelé M. Kolié dans une interview accordée jeudi à Xinhua.
Ainsi, admis au centre de traitement d'Ebola à Donka, six médecins dont un médecin-chef sont décédés quelque jour après, parmi les neuf admis, seulement trois ont survécus à la maladie.
"Au moment où on recevait le malade, on n'avait pas d'information ni de formation adéquate par rapport à la gestion et à la reconnaissance de cette épidémie de fièvre Ebola", a affirmé M. Kolié, avant d'ajouter que le centre s'est beaucoup occupé d'eux avec le traitement symptomatique, la nourriture et le suivis des malades.
Il y a aussi certaines personnes qui leur donnaient des conseils pour remonter le moral, en disant de pendre du courage et que ça va passer.
"Nous avons commencé à nous rétablir petit à petit", a affirmé M. Kolié.
Il estime que le centre de prise en charge dirigé par Médecins sans frontières (MSF) est un "bon centre de traitement", puisque les malades ne sont pas simplement isolés et sont gratuitement traités avec des médicaments symptomatiques et suivis par le personnel médical.
M. Kolié a souligné qu'il faut que les gens croient tout d'abord sur l'existence de cette maladie parce qu'Ebola est une maladie qui est bel et bien en Guinée.
Il a exhorté la population à renoncer à cette psychose et à déclarer le plus tôt possible des cas suspects dès les premiers signes, afin qu'on vienne chercher le patient et s'occuper de son traitement.
Si l'un patient reste à la maison jusqu'à un stade très avancé, il sera très difficile de s'occuper de lui, a-t-il averti.
"On doit aussi mettre à l'idée que la fièvre Ebola n'est pas une fatalité et qu'on peut bien survivre avec l'appui du personnel de la santé. Et il faut savoir qu'Ebola n'est pas un problème ethnique, ni politique, c'est une maladie comme les autres", a lancé M. Kolié.
Par ailleurs, a-t-il précisé, lorsqu'un patient est admis au centre de traitement de Donka, il n'est pas isolé et les parents peuvent se déplacer et venir le voir et même l'apporter à manger.
Pour finir, il a appelé les citoyens de son pays à ne pas stigmatiser les malades guéris d'Ebola dans la famille ou dans la société.
"Il faut savoir qu'il a déjà trop souffert de la maladie et s'il est stigmatisé ou rejeté après, je pense que ce n'est pas bons", a-t-il commenté.