L'opposition politique a claqué mercredi soir la table de négociation parce que les facilitateurs ont admis dans la salle l'ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
"Nous n'avons pas fini de pleurer et d'enterrer nos morts que le bourreau resurgit", a martelé le président de l'Union pour la renaissance/Parti sankariste, Me Bénéwendé Sankara.
"Comment voulez-vous que nous ne négocions pas avec ceux qui ont versé le sang des Burkinabé?", s'est interrogé Me Sankara.
"Nous ne pouvons pas négocier avec des gens qui ont poussé Blaise Compaoré à la faute. C'est pour cela que quand ils ont mis pied dans la salle, nous, nous en sommes sortis", a déclaré Rose Marie Compaoré de l'Union pour le changement (UPC, deuxième force politique du pays avec 19 députés).
Pour Hervé Kam du "Balai citoyen", il n'était pas prévu que le CDP soit convoqué.
"Ce sont des Burkinabé comme nous, mais les médiateurs devraient informer d'avance toutes les parties prenantes", a-t-il conseillé.
"Tant qu'on ne clarifie pas cette situation, eux (CDP) et nous, nous ne pouvons pas nous asseoir sur la même table", a-t-il dit.
"Leur place est en prison", a dit un membre du Collectif anti référendum, Rasmané Ouédraogo, avouant être surpris de les avoir vu dans la salle.
Après quelques de cachette, les bonzes du CDP qui ont vu leurs maisons détruits et saccagés, leurs véhicules incendiés et leurs biens emportés, ont refait surface à travers des déclarations, avançant vouloir se mettre à la disposition de la transition.