Le Mogho Naba, chef suprême des Moossé, ethnie majoritaire au Burkina Faso, a déclaré mardi que l'armée compte "remettre le pouvoir aux civils" à l'issue d' une rencontre avec le lieutenant-colonel, Yacouba Isaac Zida, à la tête de la transition.
Selon ce chef coutumier influent et respecté, l'armée a affiché sa volonté de remettre le pouvoir aux civils, car le pays doit retrouver la quiétude et la paix. "Ils (miliaires) sont venus nous dire qu'ils vont remettre le pouvoir aux civils. Nous les avons encouragés à aller dans ce sens. Le pays doit retrouver la quiétude et la paix afin d'envisager son développement", a mentionné le chef des Moossé.
Le chef de la communauté musulmane, l'Imam Aboubacar Sana, et le Cardinal Philippe Ouédraogo étaient aussi présents lors de cette rencontre.
Sous la pression de la communauté internationale, de l' opposition politique et de la société civile, l'armée qui est aux affaires depuis la fuite de Blaise Compaoré par un soulèvement populaire, a multiplié les consultations en vue d'aboutir à une transition civile et démocratique.
"Nous savons que la pression populaire a conduit à la démission du président. Nous avons pris note de l'origine de la révolte populaire qui a conduit l'armée à prendre le pouvoir. Donc, nous avons déterminé la période de deux semaines et après cette période, nous allons appliquer des sanctions", a menacé lundi, l'Union africaine.
Des rencontres sont prévues mardi après-midi avec des organisations de la société civile et des opérateurs économiques.
L'agence de notation financière américaine Standard and Poor's (SP) a déjà annoncé, mardi, qu'elle envisageait de baisser la note long terme "B" du Burkina Faso, en raison de l'incertitude politique. Cette note évalue la capacité d'un pays à rembourser ses dettes à l'échéance prévue ce qui joue sur ses possibilités d' emprunt.