Le chef d'état-major général des armées du Burkina Faso, le général Honoré Nabéré Traoré a fait une déclaration jeudi à Ouagadougou, annonçant la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale.
Cette déclaration fait suite à des manifestions violentes dans la journée qui ont bloqué le vote à l'Assemblée nationale sur le projet de loi concernant la révision constitutionnelle, plus précisément la modification de l'article 37 qui limite à deux le nombre maximum des mandats présidentiels.
Selon un communiqué de la présidence publié plus tôt, le président Blaise Compaoré a déclaré retirer le projet de loi sur la révision constitutionnelle et décrété l'état de siège sur l'ensemble du territoire national. Il a aussi annoncé la dissolution du gouvernement.
Dans sa déclaration, le général Traoré a aussi annoncé la suspension de la Constitution de la IVe République.
Pour l'heure, afin d'éviter l'aggravation et la dégradation de la situation politique nationale, la Présidence du Burkina Faso sera assurée par le général à la retraite, Kwamé Lougué, et le poste de Premier ministère par le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré, et ce, pour une durée ne pouvant excéder la période de 12 mois à l'issue de laquelle des élections présidentielle et législative couplées libres, transparentes et démocratiques seront organisées.
Le chef d'état-major général a appelé au sens élevé du patriotisme et de la paix non seulement des forces de défense et de sécurité, mais aussi des éléments de la sécurité présidentielle afin qu'ensemble la défense de l'intégrité des biens et des personnes soit assurée.
Il a invité tous ses compatriotes à garder le calme et la sérénité nécessaires à cette transition apaisée.
C'est un flou artistique qui règne au Burkina Faso après l' insurrection populaire de jeudi. Personne ne sait qui gère le pays. Les différents communiqués n'ont pas été authentifiés.
Selon une source proche de l'opposition, les troubles dans la journée de jeudi ont fait une trentaine de morts et une centaine de blessés.
La journée a aussi été marquée par des scènes de pillage à travers les différents quartiers de la capitale.