Un total de 255 membres de tribus et de policiers locaux ont été exécutés par les militants de l'Etat islamique (EI) après que le groupe extrémiste eut repris leurs villages et villes dans la province d'al-Anbar, dans l'ouest de l'Irak, a indiqué jeudi une source en charge de la sécurité.
Les corps de 150 membres de tribus sunnites et membres de la police locale ayant combattu les militants de l'EI ont été retrouvés enterrés dans un charnier d'une vallée de la région d'Albou Ali al-Jasim, à proximité de Ramadi, la capitale de la province d'al-Anbar, à environ 110 km de la capitale irakienne Bagdad, a indiqué à Xinhua la source sous couvert d'anonymat.
La plupart des corps étaient ceux de personnes accusées par l'EI de faire partie des groupes paramilitaires Sahoua, soutenus par le gouvernement. Les Sahoua, également connus sous le nom de Conseil de l'éveil ou des Fils de l'Irak, consistent en différents groupes armés, incluant certains puissants groupes insurgés sunnites ayant combattu les Américains, qui se sont retournés contre le réseau Al-Qaïda suite à leurs assassinats indiscriminés visant à la fois les communautés musulmanes sunnites et chiites.
La source a fait savoir que plus tôt dans la journée l'EI, une émanation d'Al-Qaïda, avait capturé 75 membres de la tribu sunnite d'Albounimer dans la ville de Hit, occupée par les combattants du groupe et située à environ 160 km de Bagdad, et que ces membres de tribu avaient été exécutés pour avoir collaboré avec les forces de sécurité contre les militants de l'EI.
Ces exécutions ont eu lieu au lendemain de celles de 30 autres membres de la même tribu par les militants de l'EI.
Les forces de sécurité et les membres de tribus sunnites qui leurs sont alliés luttaient à Hit contre les militants extrémistes sunnites dans des combats violents depuis la mi-octobre. Ils avaient réussi à garder le contrôle de certaines parties de Hit, évitant que la ville ne tombe entre les mains des militants de l'EI, qui avaient pris le contrôle de près de 80% de la ville.
Pourtant les forces gouvernementales n'ont pu tenir leurs dernières positions dans la ville que pendant dix jours du fait du manque de renforts en troupes et en munitions.
L'EI a pris le contrôle de près de 80% de la province d'al-Anbar et essaye d'avancer vers Bagdad, mais plusieurs contre-attaques des forces de sécurité et des milices chiites ont repoussé les militants du groupe hors des régions à l'ouest de la capitale, dont une grande partie de la population est chiite et qui sont défendues par les forces de sécurité et les milices chiites.