L'opposition politique burkinabé a annoncé, mardi à Ouagadougou, l'organisation d'une marche-meeting le 23 août prochain pour contrer le projet de référendum initié par le président Blaise Compaoré pour sauter le verrou limitatif de l'article 37 de la Constitution.
L'opposition organisera cette manifestation pour "dire non au référendum, non à la modification de l'article 37 et non au sénat" a annoncé le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré.
La situation politique du Burkina Faso est dominée par des polémiques autour de la modification d'un article de la loi fondamentale limitant le nombre de mandat présidentiel à deux quinquennats.
Le président Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, n'est plus autorisé à se représenter aux échéances électorales de 2015. Lui et ses partisans multiplient depuis lors des actions en faveur de la modification de la Constitution alors que l'opposition, renforcée tout récemment par des anciens camardes du parti au pouvoir ayant démissionnés, est contre.
Le président Compaoré a réaffirmé sa volonté de recourir au référendum pour trancher la question lors de son séjour aux Etats- Unis le 5 août dernier.
"Il n'y aura pas de référendum dans notre pays, car cette question ne concerne que Blaise Compaoré", a expliqué M. Diabré, précisant que cette Consultation s'inscrit en faux avec l'esprit de la loi, l'esprit du juge constitutionnel et pourrait contribuer à l'"aggravation" de la fracture sociale.
Opposition politique, syndicats et société civile accusent le pouvoir de vouloir faire réviser à travers ce référendum, la Constitution pour permettre au chef de l'Etat de briguer à nouveau sa succession en 2015.
"Novembre 2015 est la date limite pour le changement et l' alternance au Burkina comme le stipule la Constitution" a, pour sa part, déclaré l'opposant Bénéwendé Sankara avant de lancer un appel à M. Compaoré de faire preuve de "grandeur".