Malgré les multiples actions de protestation de l'opposition et d'une partie de la société civile, le gouvernement burkinabè a annoncé mardi la tenue d'un référendum constitutionnel qui pourrait permettre au président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, de briguer un cinquième mandat à l'élection présidentielle de 2015, alors la Constitution actuelle l'en interdit.
"Le Conseil extraordinaire des ministres a marqué son accord pour la transmission de ce projet de loi à l'Assemblée nationale, conformément à l'article 163 de la Constitution en vue de la convocation d'un référendum", lit-on dans le rapport du Conseil de ministres extraordinaire convoqué mardi pour la cause.
Le texte ne précise ni la date de la transmission du projet aux parlementaires, ni la date du référendum.
Arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d'Etat, M. Compaoré est pour l'instant empêché par l'article 37 de la Constitution de briguer un nouveau mandat.
Lui et ses partisans ont évoqué l'idée d'un referendum pour modifier cette disposition de la loi fondamentale, ce qui a suscité la fronde de l'opposition et d'une partie de la société civile.
M. Compaoré avait créé un cadre de dialogue et de concertation qui n'a pas tenu longtemps à cause de l'intransigeance des positions.
En vertu de la loi burkinabé, outre le référendum, la révision de la Constitution est possible par voie parlementaire, avec le vote de trois-quarts des 127 députés.
Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, au pouvoir) de Blaise Compaoré et ses alliés sont majoritaires avec 81 sièges.