La police kenyane a prolongé mardi pour la troisième fois son couvre-feu du crépuscule à l'aube dans le comté de Lamu, pour une durée d'un mois, afin de rétablir la sécurité dans cette zone proche de la frontière avec la Somalie.
L'inspecteur général de la police, David Kimaiyo, a déclaré que ce nouveau couvre-feu s'étendrait du 22 octobre au 23 novembre, en raison de l'insécurité et des opérations de police en cours dans cette zone. Celle-ci a en effet subi une série d'attaques attribuées à la milice Al-Shabab en juin et juillet, attaques qui ont fait plus de 90 morts.
Cette décision survient après l'appel de la Fédération d'avocats Law Society of Kenya (LSK) qui a donné au chef de la police deux semaines pour lever le couvre-feu fixé de 18h30 à 06h30. Eric Mutua, président du LSK, a qualifié ce couvre-feu d'anticonstitutionnel, et annoncé que sa société porterait plainte devant les tribunaux s'il n'était pas levé.
M. Mutua a fait valoir que ce couvre-feu nuisait aux conditions de vie des habitants de Lamu, qui dépendent de la pêche et du tourisme.
Pour sa part, M. Kimaiyo a appelé les habitants locaux à coopérer avec les agents de sécurité déployés, soulignant que la police continuait d'agir sur la base de rapports des renseignements.
"Nous avons toujours des alertes d'insécurité dans un certain nombre de zones", a déclaré M. Kimaiyo. Il a également ordonné qu' aucun chargement de khat ne soit transporté vers la Somalie par la route de Kiunga comme c'était le cas auparavant.
La région côtière a essuyé un certain nombre d'attaques et d' incidents d'insécurité et les réseaux politiques locaux ont été mis en cause malgré les revendications des milices somaliennes d' Al-Shabab.