Comment les êtres humains prennent des décisions dans les interactions stratégiques non-coopératives… vaste sujet. Trois chercheurs chinois l’ont étudié à partir du jeu chinois « Pierre-Papier-Ciseaux » (la version chinoise du jeu français de la mourre) en donnant une interprétation différente aux théories du jeu établies par les chercheurs occidentaux.
Par exemple, la théorie classique de « Nash equilibrium » (NE), proposée par le mathématicien américain John Forbes Nash, Jr au début des années 1950, prédisait que les joueurs tenteront de donner un caractère complètement aléatoire à leurs choix d’action afin d’éviter d’être manipulés, tandis que la théorie évolutionniste du jeu, basée généralement sur la rationalité limitée, prévoyait des mouvements cycliques persistants, notamment dans les populations finies.
Les chercheurs chinois ont mené des études empiriques dans les années passées pour essayer d’éclairer cette problématique controversée. Ils ont mené une série d’expérimentations dans un laboratoire avec un certain nombre d’étudiants chinois, pour observer des mouvements cycliques persistants au niveau de la population de base. Le résultat sur le comportement collectif est en contradiction avec la conclusion de la théorie NE, mais peut être expliqué quantitativement par un modèle microscopique de réponse conditionnelle « gagnant-perdant-égalité ». Selon les calculs théoriques, si tous les joueurs adoptent la même stratégie de réponse conditionnelle optimisée, leur gain cumulé sera beaucoup plus élevé que le résultat issu de la stratégie de la théorie NE.
Le travail des trois chercheurs chinois, Wang Zhijian et Xu Bin de l’Université du Zhejiang, et Zhou Haijun de l’Académie des sciences de Chine, tente de démontrer qu’il est possible de comprendre les compétitions dans le comportement humain sous l’angle de la physique statistique non-équilibrée. Leur étude a été désignée « The science news highlights of 2014» par la BBC (http://www.bbc.com/news/science-environment-30132560) et « Best of 2014 » par MIT Technology Review (http: // www .technologyreview.com / views /). Environ 50 recherches scientifiques ont été sélectionnées dans l'examen annuel du MIT dans les cinq dernières années, parmi lesquels seulement deux viennent de Chine.