Alors que le Soudan du Sud célèbre cette semaine le 4ème anniversaire de son indépendance, le nombre de personnes déplacées par le conflit et abritées dans des sites de protection continue d'augmenter, a déploré mardi l'ONU.
"La Mission de l'ONU au Soudan du Sud (UNMISS) a rapporté que le nombre estimé de civils ayant cherché refuge dans ses six sites de protection avait désormais dépassé 150.000", a déclaré le porte- parole de l'ONU, Stephane Dujarric, lors d'un point presse quotidien.
"Par ailleurs, l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a rapporté que plus de 730.000 Sud-Soudanais étaient réfugiés et que près de 1,5 million d'entre eux étaient déplacés à l'intérieur du pays", a-t-il dit.
Ces dernières semaines ont été marquées par une escalade de la violence dans les États d'Unity et du Haut-Nil, où des combats intenses ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir dans les zones de brousse et de marécage difficiles à atteindre, a rapporté le HCR.
Le HCR a également déclaré que les programmes d'assistance de la région souffraient d'une insuffisance de financements grave, l'appel interagences étant financé à 13% seulement.
"L'UNMISS a condamné la fusillade meurtrière d'une personne déplacée survenu dimanche dernier dans le site de protection de civils de Bentiu", a-t-il dit. "D'après les témoignages, deux hommes armés en uniforme militaire ont été aperçus à l'intérieur du site et ont abattu cette personne déplacée".
"La Mission de l'ONU a rappelé que toute attaque contre les sites de protection des civils constituait une attaque directe contre les Nations unies susceptible d'être considérée comme un crime de guerre", a-t-il souligné.
Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a officiellement déclarée son indépendance après un référendum, dans lequel près de 99% des habitants ont voté pour la sécession de cette ex-région du Soudan.
Le jeune pays a été plongé dans une guerre civile à la mi- décembre 2013. Les efforts politiques ne sont pas parvenus jusqu'à présent à mettre fin au conflit, et les perspectives restent sombres pour les populations affectées.