Un imam ivoirien estime qu'il serait "fataliste" de rester "les bras croisés" face au terrorisme et appelle à "prendre des mesures" après les menaces lancées contre la Côte d'Ivoire par des groupes djihadistes installés au Mali voisin.
"Pourquoi faut-il rester les bras croisés (face à la menace terroriste), ce serait fataliste, il faut prendre des mesures", a indiqué l'imam Cissé Djiguiba, membre du Conseil supérieur des imams de Côte d'Ivoire (Cosim), dans une interview mardi.
Un groupe islamiste sévissant au Mali, Ansar Dine, a lancé des menaces contre la Côte d'Ivoire et perpétré des attaques meurtrières dans un village malien à 20 kilomètres de la frontière ivoirienne.
Le gouvernement ivoirien a envoyé un renfort de militaires à la frontière non sans appeler à la vigilance.
Dans la foulée, une loi a été votée par l'Assemblée nationale qui réprime plus sévèrement le terrorisme.
Pour l'imam Cissé Djiguiba, il faut "dresser des remparts moraux et spirituels" face à la menace.
"Ce n'est pas seulement l'armée, la police, la gendarmerie, c'est nous tous qui sommes concernés, il est temps que nous puissions épouser la paix", explique-t-il.
"Religieux ou croyants, donnons-nous la paix pour que notre pays ne soit pas exposé aux genres de situations déplorables vécues en Afrique et dans le monde", poursuit l'imam.
Il appelle à cultiver "les attitudes, les comportements de paix" afin d'éviter à la Côte d'Ivoire les attaques meurtrières observées ailleurs.
"Ensemble quelle que soit notre religion, lançons un appel à toute la Côte d'Ivoire pour ne laisser aucune place ni trace aux fossoyeurs de l'ordre public qui peuvent mettre à mal la paix sociale", invite Cissé Djiguiba convaincu que des attaques sur le territoire ivoirien ne peuvent qu'être le fait d'"aventuriers venant de l'extérieur".
"Le terrorisme n'a pas sa place ici et dans le monde", martèle-t-il, soulignant que "la violence n'est pas un enseignement de l'islam".