Les experts financiers du Nigeria ont salué jeudi le plan de la Banque mondiale de consacrer 2,1 milliards de dollars à la reconstruction des infrastructures dans la région du nord-est du pays, annoncé mardi à Washington à l'occasion de la visite du président nigérian Muhammadu Buhari aux États-Unis.
Ce fonds sera dépensé par le biais de l'Agence de développement international de la Banque mondiale, sous la forme de prêts bonifiés, qui bénéficieront d'une exonération d'intérêts pendant les dix premières années puis porteront intérêts à un taux inférieur à celui du marché.
En réponse à ce geste de la Banque mondiale, des experts des finances basés à Lagos, poumon économique du Nigeria, ont déclaré que les efforts du gouvernement pour obtenir l'engagement de cette institution financière internationale à la reconstruction des zones ravagées par la guerre vont dans la bonne direction.
Cette promesse de la Banque mondiale constitue un soutien économique et politique pour le pays, a déclaré Osi Itsede, ex-directeur général de l'Institute d'Afrique de l'Ouest pour la gestion financière et économique (WAIFEM), qui cela donne un signe clair de l'engagement du gouvernement à restaurer le potentiel socioéconomique de cette région.
Cet effort est non seulement louable mais il constitue aussi une mesure préventive pour reconstruire le nord-est après les dégradations causées par les insurgés, a-t-il ajouté.
Le crédit de la Banque mondiale est une aide financière nécessaire pour mettre en place des programmes de développement qui attireront un intérêt supplémentaire d'autres organisations de développement international, a déclaré Titus Okurounmu, ancien directeur à la Banque centrale du Nigeria (CBN).
Il a appelé le gouvernement nigérian à utiliser ces fonds de manière efficace, soulignant que les crédits de la Banque mondiale sont soumis à des paiements d'intérêts.
L'insurrection de la secte islamiste Boko Haram a fait plus de 4.000 morts, déplacé près d'un million de personnes, détruit des centaines d'écoles et de bâtiments gouvernementaux et dévasté l'économie du nord-est du Nigeria, une des régions les plus pauvres du pays.