Dernière mise à jour à 14h43 le 11/04
Une voiture à conduite autonome, développée par BMW et Baidu, présentée lors de la Conférence mondiale de l’Internet à Wuzhen, dans la Province du Zhejiang, en décembre 2015. (Photo : Zou Hong / China Daily) |
Jeudi, les responsables chinois ont insisté sur l’amélioration de la réglementation et l’établissement d’une coopération interministérielle sur les véhicules automatisés et connectés et les technologies de conduite spécifiquement autonomes.
Zhou Wei, ingénieur en chef au Ministère des transports avait déjà déclaré dans un discours prononcé lors du Débat du panel sur la conduite autonome 2016 à Beijing que la Chine mène des études préliminaires sur un réseau de contrôle des transports intelligents, avec un programme pilote à mettre en œuvre dans un proche avenir.
« Le gouvernement est positif mais prudent sur le développement des technologies. Le pays est en train d'établir un environnement de tests spécialisés », a de son côté déclaré Wang Xiaojing, ingénieur en chef à l'Institut de recherche sur les autoroutes du ministère.
Selon les experts, un règlement qui interdit aux conducteurs de retirer les deux mains du volant rend actuellement des tests de conduite autonome illégitimes, malgré l'absence de règles claires sur la technologie.
« C’est un développement étape par étape ... mais un cadre juridique est nécessaire pour commencer à tester la conduite autonome », a pour sa part déclaré Peter Mertens, vice-président senior recherche et développement chez Volvo Car Group.
Selon un rapport du Boston Consulting Group publié en octobre, les réglementations défavorables sont l'un des nombreux obstacles majeurs qui entravent le développement et l'application des technologies de conduite autonomes. L'année dernière, un seul test de conduite autonome a été mené en Chine, par BMW et Baidu en décembre. La majorité des tests en la matière ont été effectués aux États-Unis.
Mais il y a néanmoins un grand intérêt pour cette technologie en Chine. Selon le Forum économique mondial, les Chinois sont ouverts à l'idée des voitures autonomes. Dans son rapport publié en novembre, 76% des Chinois interrogés ont dit qu'ils étaient ouverts à la conduite d’une voiture autonome, sensiblement plus que la moyenne mondiale de 58%.
De leur côté, Changan Automobile Co et BAIC Motor ont dit qu'ils envisagent de lancer des modèles à conduite autonome, tandis que Volvo Cars devrait lancer l'année prochaine son projet Drive Me, qui proposera aux conducteurs chinois d’utiliser des voitures à conduite autonome de l'entreprise dans la circulation réelle.
Un employé de Google sur une bicyclette se comporte comme un obstacle pour un prototype de voiture autonome Google lors d'une présentation multimédia organisée par le géant des technologies à Mountain View, en Californie, le 29 septembre. [Photo / Agences]
Le constructeur automobile haut de gamme teste 100 voitures entièrement autonomes en Suède depuis 2013 et un essai du programme sera ouvert au public en 2017.
Selon Xin Guobin, vice-ministre du Ministère de l'industrie et des technologies de l'information, le ministère travaille sur un système de normalisation pour les voitures autonomes. Il a également précisé que la sécurité doit être une priorité et que la coopération est essentielle pour les progrès de cette technologie.
« Les humains sont très bons pour prendre les bonnes décisions, cela leur demande juste plus de temps. Les ordinateurs peuvent prendre des décisions dans un court laps de temps, mais il leur est plus difficile de reconnaître une situation », a déclaré M. Mertens de Volvo. « Des améliorations sont encore nécessaires pour que les ordinateurs prennent la bonne décision ».
Selon Li Shufu, président de Volvo Cars, il est impossible de développer des voitures totalement autonomes en « une seule fois ». « La base, c’est d'avoir une technologie efficace et des produits matures, et cela repose sur l'exploration de toutes les professions ».
La Chine devrait posséder le plus grand nombre de véhicules autonomes au monde en 2035, avec environ 8,6 millions d'unités dont 5,2 millions partiellement autonomes et 3,4 millions entièrement autonomes. Ailleurs, la Californie, par exemple, est en train d'élaborer un règlement sur la conduite autonome sur les routes publiques.