Dernière mise à jour à 14h26 le 19/10
Une année de fortes pluies a dévasté les cultures de pomme de terre en Nouvelle-Zélande, provoquant des craintes de ce que la presse locale qualifie rien moins de « chipocalypse ». Les pluies, qui comprenaient deux « bombes météorologiques » et deux graves inondations dans l'île du Nord et du Sud, ont détruit 20% des cultures annuelles de pommes de terre de la Nouvelle-Zélande et 30% dans les régions les plus affectées, notamment les variétés spécifiquement destinées à ce si populaire snack croustillant.
Cette nouvelle a perturbé nombre de Néo-Zélandais, qui craignent que cette pénurie affecte leurs fêtes de Noël et leur collation préférée pendant les matches de rugby. Certains supermarchés ont mis en place des panneaux dans leurs rayons snacks, alertant les clients de la pénurie, et bien qu'aucun achat de panique n'ait encore été signalé, la pénurie a elle déjà fait bien des dégâts sur les médias sociaux.
Chris Claridge, PDG de Potatoes New Zealand, a déclaré qu'il était préoccupé par une pénurie aussi grave touchant un produit alimentaire de base que de nombreux Néo-Zélandais utilisent pour compléter leurs repas, et des supermarchés ont déjà commencé à signaler des pénuries de chips produites dans l'île du Nord. « Vous pouvez passer une semaine sans politique, mais essayez de passer une semaine sans pommes de terre. C'est un aliment de base et cela devient une question de sécurité alimentaire car les effets du changement climatique pèsent lourdement sur nos cultures de pommes de terre », a déclaré M. Claridge, qui a souligné que l'accès aux terres agricoles se raréfiait aussi à mesure que l'urbanisation s'accélérait.
La Nouvelle-Zélande produit 500 000 tonnes de pommes de terre par an et est le neuvième exportateur de pommes de terre au monde. Environ deux tiers de la récolte annuelle sont destinés à la transformation, 250 000 tonnes étant transformées en frites (comme pour le célèbre fish and chips) et environ 75 000 tonnes en chips. Les pommes de terre sont cultivées en Nouvelle-Zélande depuis 250 ans, et ont été introduites par le capitaine Cook qui en avait offert à deux chefs maoris à Mercury Bay. Elles furent rapidement adoptées comme élément de base de l'alimentation locale car elles pouvaient être cultivées dans des zones beaucoup plus froides que le kumara, une sorte de patate douce qui était alors un aliment de base en Nouvelle-Zélande.