Dernière mise à jour à 08h50 le 18/10
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un cas probable de peste aux Seychelles, importé de Madagascar, aurait déclenché la première apparition de cette terrifiante maladie dans l'océan Indien. La peste, qui est principalement transmise par des rats porteurs de puces, est endémique à Madagascar. Une épidémie de grande ampleur aurait tué une soixantaine de personnes depuis fin août, selon l'agence des Nations unies, marquant aussi la première apparition de la maladie dans des zones urbaines non endémiques, notamment dans la capitale Antananarivo.
De leur côté, toujours d'après l'OMS, les autorités sanitaires des Seychelles ont signalé un cas probable de peste pulmonaire le 10 octobre chez un homme de 34 ans revenant d'une visite à Madagascar. « Le patient continue à être hospitalisé en isolement jusqu'à l'achèvement du traitement antibiotique. Il est actuellement asymptomatique et dans un état stable », a précisé l'organisation. Près de 70% des cas enregistrés à Madagascar ont été des pestes pneumoniques, une forme transmise d'un homme à l'autre qui est plus dangereuse que la peste bubonique et qui peut déclencher des épidémies. La forme pneumonique envahit les poumons, et peut être traitée avec des antibiotiques, faute de quoi elle est toujours mortelle et peut tuer une personne dans les 24 heures.
Un test de diagnostic initial sur le patient seychellois avait été « faiblement positif » à la peste pulmonaire, mais des résultats de laboratoire définitifs sont attendus de l'Institut Pasteur à Paris. Huit de ses contacts « ont développé des symptômes bénins et ont été isolés », a dit l'OMS, ajoutant que deux autres cas suspects, sans lien connu, avaient été aussi isolés et étaient en traitement. Au total, 11 contacts proches et un ressortissant étranger, non exposé au cas probable mais récemment arrivé de Madagascar, sont hospitalisés par mesure de précaution mais ne présentent pas de signes de détresse respiratoire.
Les Seychelles, qui comptent 93 000 habitants, dépendent en grande partie du tourisme pour les revenus du gouvernement. « Les vols d'Air Seychelles à destination de Madagascar ont été suspendus à partir du 8 octobre pour réduire la probabilité d'une importation supplémentaire de cas venant de Madagascar », a indiqué l'OMS, qui n'a cependant pas recommandé de restrictions aux voyages ou au commerce. De son côté, le Ministère de la santé de Madagascar a mis en place un contrôle aux sorties pour les passagers à l'aéroport d'Antananarivo afin d'éviter la propagation internationale. « Le risque de propagation aux Seychelles (si le cas est confirmé) est considéré comme faible et les niveaux de risque régionaux et mondiaux sont très bas », a toutefois rassuré l'OMS.