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Qinghai-Tibet : chasse aux ondulations du Big Bang

le Quotidien du Peuple en ligne | 24.10.2017 15h03

Le plateau du Qinghai-Tibet est l'un des meilleurs endroits de la planète pour détecter les ondes gravitationnelles.

La Chine construit actuellement une nouvelle installation pour détecter les ondes gravitationnelles primordiales -de minuscules ondulations dans le tissu de l'espace-temps- générées pendant la naissance de l'univers.

Le site est situé à 5 250 mètres d'altitude dans la préfecture de Ngari, la partie ouest du plateau Qinghai-Tibet, où l'air y est rare et sec- "un endroit idéal pour détecter les ondes gravitationnelles les plus faibles", selon Zhang Xinmin, le chef scientifique du projet.

Son premier télescope devrait être achevé d'ici la fin 2019, avec une installation opérationnelle en 2020, a précisé Zhang, également chercheur à l'Institut de physique des hautes énergies de l'Académie chinoise des sciences.

"Ce sera l’observatoire le plus haut du monde concernant les ondes gravitationnelles primordiales. Au niveau de l’emplacement idéal, il n’y a que 4 endroits dans le monde qui conviennent pour détecter de telles vagues, les trois autres sont : l'Antarctique, le désert d'Atacama et le Groenland. Celui que nous avons est le meilleur site dans l'hémisphère nord ", a-t-il ajouté.

En plus de rechercher les vagues, les scientifiques prévoient également de détecter les rayons cosmiques avec une grande précision et de construire le plus grand télescope optique du pays.

Plusieurs universités et instituts chinois, ainsi que des organismes japonais et américains, souhaitent rejoindre les projets de Ngari, a noté Xue Suijian, directeur adjoint des Observatoires astronomiques nationaux (NAOC).

"La Chine devrait profiter de l'avantage géographique unique du plateau Qinghai-Tibet, également connu comme le ‘toit du monde’, pour faire progresser la science, ainsi que le développement social et économique des Tibétains", a-t-il souligné.

Les ondes primordiales ont été générées immédiatement après le Big Bang il y a 13,8 milliards d’années, appelées ‘le premier cri de l'univers’. Les ondes sont si anciennes que seules des traces sont laissées dans le rayonnement résiduel des premiers instants de l'univers. "L'étude de ces ondes peut masquer beaucoup de nos hypothèses et démêler l'origine et l'évolution de l'univers", a expliqué Zhang Xinmin.

Bien que ces découvertes soient passionnantes pour les scientifiques, la détection de ces ondes nécessite un équipement extrêmement précis et évolué, allant des lasers à l'analyse des données. "Mais ce sont des outils qui pourraient être utiles à l’avenir dans notre quotidien" a fait remarquer le responsable.

En plus du site de Ngari, la Chine a également deux autres projets scientifiques dans les travaux consacrés à la détection des ondes gravitationnelles: celui de Taiji et de Tianqin, d’après l'Agence de presse Xinhua.

Dans le projet Taiji, la Chine prévoit vers 2030 de lancer trois satellites ayant comme mission de détecter les vagues créées par les trous noirs.

Le projet de Tianqin est un investissement de plus de 15 milliards de yuans pour la construction autour de 2015 d’un réseau de détection d'ondes gravitationnelles préparé par des satellites et observatoires terrestres.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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