Dernière mise à jour à 15h07 le 06/01
La Chine est passée de la simple répression financière des usines les plus polluantes au financement massif de vastes plans urbains de restauration de la qualité de l'air et de la biodiversité, le tout combiné avec une politique opiniâtre de reconversion énergétique du territoire, selon le magazine en français "La Chine au présent".
Il est évident que le volontarisme de la Chine en matière de lutte contre la pollution de l'air et le réchauffement climatique donne ses premiers fruits.
La Chine veut se doter d'énergies propres (non nucléaires) sur le plan des émissions de gaz à effet de serre et à haut rendement pour sortir de la très polluante industrie charbonnière.
Le pays s'est encore illustré en mettant en place l'année dernière la première méga-centrale flottante à énergie solaire à Huainan près de Shanghai, et se place au premier rang mondial pour l'énergie hydroélectrique (renouvelable, non intermittente et sans déchet).
Construite par l'entreprise chinoise Sungrow, spécialisée dans les équipements d'énergie verte, la plus grande centrale solaire électrique flottante du monde, qui couvre environ 86 hectares, est située à proximité de la ville de Huainan, à environ 200 kilomètres au nord-ouest de Shanghai.
De fait, les 120.000 panneaux photovoltaïques qui la composent sont posés à la surface d'un lac créé de toutes pièces à la suite de l'inondation d'une mine de charbon à ciel ouvert. Elle affiche une puissance cumulée totale de 40 MW et, selon ses promoteurs, elle devrait satisfaire les besoins en électricité de plus de 15.000 foyers chinois.
Concernant les projets urbains, la Chine promeut dans plusieurs villes la construction de "villes-forêts" pour 2020, et ce n'est pas une belle promesse, c'est du concret.
Liuzhou Forest City sera la première ville entièrement conçue pour l'amélioration de la qualité de l' air, de la biodiversité et l'économie d'énergie. Elle pourra accueillir 35.000 habitants. Une ville similaire de 100.000 habitants est également prévue à Shijiazhuang, ainsi que deux grandes "tours forestières" dans la ville de Nanjing (prévues pour 2018), immeubles revêtus de 23 espèces d'arbres et de 2.500 arbustes.
Liuzhou Forest City, c'est 40.000 arbres et plus de 100 espèces différentes, qui pourront accueillir la faune, notamment l'avifaune locale, et fournir à la ville une couverture thermique naturelle permettant des économies d'énergie en hiver, et un ombrage suffisant l'été. Ce couvert végétal absorbera 1.000 tonnes de dioxyde de carbone par an et 57 tonnes de polluants, tout en produisant 900 tonnes de dioxygène. La ville sera entièrement autosuffisante sur le plan énergétique : énergie solaire et énergie géothermique en seront les ressources exclusives.
Grâce à la superposition des logements en tours, sa surface ne sera que de 175 ha pour pour laisser plus de place à la nature environnante, et elle sera connectée aux villes alentours par un réseau ferroviaire et routier entièrement électrique.
Comme sur bien d autres questions, de l'aérospatial aux grandes politiques industrielles, la détermination de la direction centrale et la capacité d'investir massivement à l'échelle nationale et de façon coercitive dans des plans de protection des sols, des ressources énergétiques et de l'environnement naturel, s'avère très efficace et prometteuse.