Ange ou démon ? Rien n'est encore tranché sur l'éducation en ligne

Dès que les écoles ordinaires sont restées fermées, même après les vacances du printemps à la fin janvier, en raison de l'épidémie de COVID-19, nombreux parmi ceux qui sont parents d'enfants scolarisés ont rapidement pris en marche le train de l'éducation en ligne.

Certains d'entre eux ont appelé la nouvelle alternative « lumière blanche », une expression à la mode désignant un ange qui sauve de nombreuses personnes. Après tout, dans ces circonstances, l'apprentissage en ligne semblait la solution parfaite : il a aidé les enfants confinés à la maison à apprendre et à tuer le temps, sans se révéler trop pénible pour les parents stressés.

Mais, après quelques jours, certains ont semblé exaspérés et se sont plaints des inconvénients de l'éducation en ligne. Étudier en ligne n'a pas créé les mêmes effets que la scolarité ordinaire, ont-ils affirmé. L'apprentissage en ligne, ont-ils ajouté pour faire bonne mesure, devait être complété par une supervision parentale et un soutien à domicile (« oh, posez ce câble, triez cette connexion Wi-Fi à large bande, installez ce projecteur, ajoutez cette webcam, ajustez la puce haut-parleur, déplacez cet écran, augmentez le volume, réduisez la luminosité, accentuez la mise au point ... Arrghh ! »).

Mais alors, qu'est-ce donc : un ange ou un démon ?

Ce n'est pas une question à laquelle il est facile de répondre, étant donné que la Chine est passée à une société largement « sans argent » en quelques années seulement.

Qu'on y songe : Il n'y a pas très longtemps, les chauffeurs de taxi vétérans de Beijing avec plus de 30 ans d'expérience refusaient les paiements mobiles. Certains d'entre eux n'utilisaient même pas de smartphones, sans parler des services de cartographie et de navigation en ligne en temps réel. Et aujourd'hui ? Aujourd'hui, plus personne ne veut entendre parler d'argent comptant.

Une dynamique similaire est envisageable dans le développement de l'éducation en ligne. Des technologies telles que l'intelligence artificielle, la 5G et l'informatique en nuage devraient garantir que l'éducation en ligne se généralisera et sera largement acceptée.

Les problèmes rencontrés par les enseignants, les élèves et les parents peuvent être attribués à la phase naissante de l'apprentissage en ligne en Chine. Même les bonnes habitudes prennent du temps à se former. N'oublions pas que le COVID-19 a accéléré l'émergence du secteur de l'éducation en ligne à grande échelle d'au moins 10 ans.

Tout comme il est désormais possible de commander de la nourriture, réserver des courses en taxi, acheter des billets de cinéma et d'autres choses, ou organiser des vidéoconférences à l'aide d'un téléphone portable ou d'un PC, nous devrions être en mesure d'apprendre à peu près n'importe quoi en ligne, car en ce moment les progrès technologiques sont rapides.

Même les concerts de musique font désormais partie des cours en ligne. La plate-forme de karaoké en ligne Changba a ainsi annoncé qu'elle prévoyait de tenir une session en ligne en direct avec Modern Sky, l'une des plus grandes maisons de disques indépendantes de Chine. Cela pourrait devenir non seulement une tendance mais un nouveau canal de distribution de musique live après l'épidémie.

Actuellement, les entreprises, les écoles, les gouvernements, les agences immobilières, les gestionnaires de zoo et même les chanteurs et musiciens font partie de ceux qui ont augmenté leur utilisation en ligne. Il est peut-être inévitable que les élèves et les enseignants deviennent bientôt des éléments permanents de cette liste.

« À long terme, l'épidémie accélérera l'intégration des services éducatifs en ligne et hors ligne. L'éducation qui est un mélange d'expériences en ligne et hors ligne sera préférée », affirme Zhang Lijun, un vétéran du secteur de l'éducation et partenaire de Sinovation Ventures, un société de capital-risque fondée par l'éminent investisseur Kai-Fu Lee.