Dernière mise à jour à 14h31 le 30/12
La Chine a lancé le 27 décembre soir une fusée porteuse Longue Marche-4C, clôturant son plan spatial annuel pour 2020.
Selon un communiqué de China Aerospace Science and Technology Corp, le principal entrepreneur spatial du pays, la fusée de 48 mètres a décollé à 23h44 du centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest de la Chine), plaçant sur une orbite héliosynchrone le satellite de télédétection Yaogan 33 ainsi qu'un petit satellite expérimental, marquant le 357e lancement de la famille de fusées Longue Marche.
D'un poids au décollage de 250 tonnes, la fusée Longue Marche-4C est essentiellement utilisée pour envoyer des satellites en orbite héliosynchrone et peut transporter des satellites d'un poids combiné de 2,8 tonnes sur une orbite solaire synchrone typique à 700 kilomètres au-dessus de la Terre.
Selon le conglomérat d'État, qui a précisé que la dernière mission a marqué la clôture du programme spatial annuel de la Chine. La mission du satellite Yaogan 33 consistera à mener des expériences scientifiques et des enquêtes sur les ressources marines et terrestres.
En 2020, la Chine a lancé un total de 39 fusées porteuses, dont 4 n'ont pas réussi à transporter leurs charges utiles dans l'espace.
Par ailleurs, trois fusées de la série Longue Marche-5 ont été lancées cette année, transportant dans l'espace le vaisseau spatial habité chinois de la prochaine génération, la première sonde martienne indépendante du pays et le retour d'échantillons lunaires dans la cadre de la mission Chang'e 5.
En 2021, les vols spatiaux les plus importants concerneront tous le programme de stations spatiales habitées chinoises, dont la construction est prévue dans les mois à venir. Selon l'Agence des vols spatiaux habités de Chine, le premier lancement important devrait avoir lieu au premier semestre 2021, avec pour mission de déployer le module de base de la première station spatiale du pays.
D'après les informations de l'Agence, le module, Tianhe, ou « Harmonie Céleste », comportera trois parties : une section de connexion, une section de survie et de contrôle et une section de ressources. Il comportera trois trappes d'amarrage réservées aux visiteurs des vaisseaux spatiaux habités ou de transport de matériel, et de deux emplacements d'accostage qui seront utilisés pour se connecter aux laboratoires spatiaux. Une autre trappe sera réservée aux activités extra-véhiculaires des taïkonautes.
D'une longueur de 16,6 mètres et d'un diamètre de 4,2 mètres, le module sera au cœur des opérations de la station spatiale, du fait que les astronautes y vivront et contrôleront l'ensemble de la station de l'intérieur. Le module sera également en mesure d'accueillir des expériences scientifiques.
Après ce lancement, les taïkonautes des missions Shenzhou-12 et 13 et deux vaisseaux cargos seront envoyés dans l'espace d'ici quelques mois pour préparer le module à son futur amarrage avec d'autres parties de la station.
Des missions pour les deux prochaines années
Au cours des deux prochaines années, un total de 11 missions Longue Marche-5B, Longue Marche-7 et Longue Marche-2F apporteront les principaux composants de la station en orbite et les taïkonautes en navette afin d'assembler l'installation spatiale.
La station multi-module, nommée Tiangong ou « Palais Céleste », sera quant à elle principalement composée de trois parties -un module central connecté à deux laboratoires spatiaux- d'un poids combiné de plus de 90 tonnes.
Selon les planificateurs du programme, la station spatiale devrait devenir pleinement opérationnelle vers 2022 et devrait fonctionner pendant environ 15 ans.