Dernière mise à jour à 09h17 le 06/02
Des chercheurs chinois ont découvert que le forçage externe anthropique et la variabilité interne naturelle du système climatique avaient conjointement conduit à l'aggravation des sécheresses dans le sud de l'Asie centrale au début de la saison de croissance au cours des trois dernières décennies.
L'étude a récemment été publiée dans le journal Nature Geoscience.
"La sécheresse agricole fait référence aux déficits d'humidité du sol, qui sont étroitement liés aux changements de facteurs météorologiques et surviennent généralement après une sécheresse météorologique", a indiqué Jiang Jie, première auteure de l'étude et chercheuse à l'Institut de physique atmosphérique de l'Académie des Sciences de Chine.
"Le forçage externe anthropique fait principalement référence à l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans cette recherche", a ajouté Mlle Jiang. L'émission continue de gaz à effet de serre a entraîné un réchauffement rapide de l'Asie centrale, qui s'est traduit par une augmentation de l'évapotranspiration et une réduction de l'humidité du sol dans cette région.
Selon Mlle Jiang, la principale variabilité naturelle qui influence les sécheresses en Asie centrale est une oscillation à long terme des températures de surface de la mer dans l'océan Pacifique, ou oscillation interdécennale du Pacifique (OIP), qui augmente et diminue tous les 20 à 30 ans. Le cycle récent de l'OIP depuis les années 1990 a entraîné une réduction des précipitations printanières dans le sud de l'Asie centrale, et une diminution subséquente de l'humidité du sol au début de la saison de croissance.
"Le réchauffement dû à l'impact humain et la réduction des précipitations printanières par l'OIP ont entraîné des déficits de l'humidité du sol dans le sud de l'Asie centrale et, finalement, l'aggravation des sécheresses agricoles au cours des trois dernières décennies", a indiqué Mlle Jiang.
Les scientifiques ont également prédit que sous l'impact du réchauffement d'origine humaine, les sécheresses en Asie centrale s'aggraveront au cours de ce siècle. Il sera ainsi difficile de contrer l'aggravation des sécheresses.
"L'OIP ne peut pas contrebalancer la tendance à l'assèchement provoquée par l'homme en Asie centrale, mais peut moduler le taux d'assèchement à court terme", a indiqué Zhou Tianjun, auteur correspondant de l'étude et chercheur de l'institut.
Les résultats soulignent la nécessité de prendre en compte l'interaction entre le forçage anthropique et la variabilité naturelle de l'OIP dans cette région sensible au climat, a ajouté M. Zhou.