Selon les Nations Unies, la Chine serait l'une des sociétés les plus inégalitaires en termes de répartition des richesses, le coefficient de Gini de la Chine –un critère largement reconnu pour juger de l'inégalité des revenus- ayant probablement atteint 0,55, alors que le niveau d'alerte international est de 0,4.
Le coefficient de Gini mesure la répartition des revenus. Un score de zéro représente l'égalité parfaite, tandis qu'un score de un signifie qu’une seule personne contrôle tous les revenus individuels.
Selon les experts, la Chine à faible niveau de revenus et l'élargissement du fossé des richesses exerce une influence négative sur l'ensemble du pays en matière de développement économique.
« Les augmentations limitées des revenus personnels risquent de conduire à une consommation intérieure faible, ce qui n'est pas sain pour un développement économique durable », a écrit dans un rapport Liang Da, expert en statistiques au BNS.
« Sans la force motrice de la consommation intérieure, la croissance économique ne peut donner lieu qu'à une surcapacité, des surstocks, une diminution de l'efficacité et, enfin, à la récession économique », a-t-il ajouté.
Mais pour les personnes ayant des revenus élevés et suffisamment de flux de trésorerie, leurs dépenses ne soutiennent pas nécessairement la consommation intérieure.
« Beaucoup de mes amis sont prêts à investir 60 à 70% de leurs revenus dans l'immobilier, les actions et autres et à utiliser la plus petite partie de leurs revenus pour améliorer leur qualité de vie », a déclaré Shi Wanlin, associé senior au très important cabinet d'avocats chinois Dacheng Law Offices.
Influencé par son expérience passée d’études et de travail en France, Shi Wanlin se considère comme un romantique et se dit lui volontiers prêt à dépenser pas moins de 70% de ses 10 millions de Yuans de revenus annuels pour profiter de la vie.
« Mais il y a une quantité considérable de choses que vous pouvez acheter à l'étranger parce que vous pouvez obtenir des produits d'excellente qualité à des prix plus raisonnables et, généralement, avoir un meilleur service », a ajouté maître Shi.
La concentration du capital entre quelques mains a favorisé la spéculation sur le marché du logement, provoquant une surchauffe ces dernières années. Ce qui fait que le niveau de vie de nombreux jeunes est compromis par les prêts contractés, qui pèsent lourdement sur leurs épaules.
Prenons Beijing à titre d'exemple : le revenu disponible annuel par habitant pour le premier semestre de 2012 était de 18 154 Yuans. En supposant qu’un appartement de type moyen à Beijing est de 90 mètres carrés et que le prix moyen est de 22 000 Yuans le mètre carré, une famille nucléaire devrait tailler dans toutes ses dépenses et économisez jusqu'à 20 ans environ pour l'acheter.
Beaucoup de jeunes sont désespérés de figurer parmi les plus bas échelons de la société et se qualifient eux-mêmes avec autodépréciation de « diaosi », un mot à la mode en ligne forgé la première fois par des hommes jeunes et célibataires, qui estiment que leur vie est dans l’impasse.