Zhou Hua : regard sur le Tibet (3)
( La Chine au présent )
26.02.2013 à 14h26
Adolescente, Zhou Hua allait déjà souvent s'asseoir sur la place du monastère pour y réaliser des croquis. En grandissant, en outre, elle apprit à filmer. De retour à son atelier, Zhou Hua cherchait soigneusement à ajouter sa propre compréhension à ces images encore fraîches, pour qu'elles deviennent bien plus que de simples croquis. Au fil des saisons, jour après jour, les gens qui allaient et venaient au monastère de Jokhang étaient immortalisés dans les œuvres de Zhou Hua.
Depuis les temps anciens, que ce soit dans l'histoire de l'art oriental ou de l'art occidental, la question du réalisme constitue un défi. Particulièrement en Occident, où les multiples efforts pour reproduire la réalité se sont étalés tout au long de l'histoire de l'art. Zhou Hua, elle aussi, a toujours cherché à calquer le réel.
Mais son regard ne peut ni se limiter à Lhassa, ni à une simple spectatrice. Avant, Zhou Hua était plutôt casanière, mais ces dernières années, elle a tenu à sortir faire le plein d'images au moins une fois par an. Au début, elle parcourait souvent les prairies au Nord du Tibet. Le visage des éleveurs là-bas est empreint des caractéristiques de la prairie : calme, paisible. Les épais et lourds vêtements tibétains ainsi que la carrure impressionnante de ces hommes d'un naturel si pur ont également inspiré Zhou Hua.
Peut-être du fait de leur condition féminine, de nombreuses femmes peintres portent progressivement leur attention sur les enfants et les animaux. Zhou Hua ne fait pas exception. Ce vif désir s'est manifesté à mesure qu'elle progressait dans sa capacité à rendre la réalité. Bien qu'elle n'ait pas d'enfant, elle a commencé inconsciemment à emplir ses peintures d'amour maternel, l'enfant devenant son principal sujet.
Durant trois hivers consécutifs, Zhou Hua a suivi de célèbres photographes pour découvrir de nouveaux paysages. Dans la région tibétaine du Kham, couverte de neige et de glace, les enfants de bergers portent une tunique en fourrure pour se mêler au troupeau. Ils pleurent rarement et ne font jamais de caprices. Ces enfants qui vivent sur le plateau tibétain, tout en entretenant une crainte envers la nature et l'inconnu, comptent sur les miséricordes divines pour grandir naturellement, sans souci.
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