Dans le studio à côté, les progrès vont bon train. Là, ont déjà été doublés en haoussa les seize premiers épisodes de Beijing Love Story. Les acteurs ont grandement gagné en compétences. Le directeur du doublage, Li Jinyan, raconte qu'au tout début, l'équipe rencontrait de nombreuses difficultés et qu'il leur avait fallu sept jours pour boucler le premier épisode. Peu à peu, celle-ci s'est familiarisée avec les procédures, ce qui a permis par la suite de faire un à deux épisodes par jour.
Outre le travail de doublage, la traduction du script n'était pas chose aisée. L'équipe composée d'une dizaine de traducteurs a travaillé d'arrache-pied pour adapter la première saison en langue étrangère en deux mois. Cette tâche a ensuite été finalisée par des experts étrangers et chinois en langues. Enfin, les documents ont été transmis au studio d'enregistrement, qui a effectué une troisième vérification. Souvent, pour exprimer une même chose, la phrase en chinois et celle en langue étrangère n'ont pas la même longueur, ce qui pose problème lors du doublage : les comédiens finissent de parler alors que les personnages à l'écran bougent encore les lèvres, ou inversement. C'est là qu'intervient le directeur artistique, qui allonge ou raccourcit le script de manière à ce que son et image coïncident.
Alors même que la série n'était pas encore apparue en Afrique, les échanges culturels commençaient ici, à petite échelle.
Li Yanjie, auparavant en poste à la section swahilie de CRI, s'est vu confier l'adaptation de la série Doudou et ses belles-mères. Selon elle, les locaux qui se sont impliqués dans ce travail peuvent être fiers d'eux. Alors qu'il venait de reprendre ses études à l'université, l'animateur radio Oumali a demandé à être exceptionnellement dispensé d'assiduité pendant un semestre pour cet emploi. Quand il a pris l'avion pour la Chine, toute sa famille l'a accompagné à l'aéroport pour lui témoigner son soutien.
Depuis quelque temps, Yahaya Babusi, de l'équipe de doublage de Beijing Love Story en version haoussa, comprend mieux la Chine. Babusi est un réalisateur qui vient du Nigeria. Bien qu'il soit du métier, c'était la première fois qu'il voyait une série refléter la vie contemporaine chinoise. Les séries chinoises diffusées au Nigeria portaient avant exclusivement sur les arts martiaux et le milieu rural, et étaient accessibles en version originale sous-titrée seulement. Ainsi, son entourage et lui considéraient les Chinois comme des hors-la-loi : irritables, vicieux, vindicatifs. Pour participer au doublage, il s'est rendu en Chine, pour la première fois de sa vie. Il a alors vu qu'en réalité, le peuple chinois est amical et accueillant. « À mon arrivée à Beijing, j'ai été subjugué par le niveau de développement. Tout ce que je voyais dépassait l'imagination », a-t-il ajouté.
Exploitation commerciale
CRI a déjà réalisé la moitié du travail en doublant une dizaine de séries. Durant la seconde moitié de l'année, elle va se charger de lancer ces séries dans quinze pays africains. Il convient alors de se demander sur quelles forces faudra-t-il compter pour promouvoir ces productions chinoises l'an prochain et dans un avenir plus lointain ?