La récente tragédie de Lampedusa, dans le Sud de l'Italie, qui fit plus de 300 morts il y a quelques jours, avait glacé d'horreur le monde entier, effrayé de voir tant d'êtres humains, y compris des femmes et des enfants, périr en mer. Mais ce drame en cache sans doute bien d'autres, connus ou inconnus quand personne ne retrouve de corps.
Cette fois, ce sont 92 cadavres de migrants qui ont été retrouvés dans le désert nigérien, à quelques kilomètres de la frontière algérienne, dont 32 femmes et 48 enfants. Selon une source autorisée, les victimes ont perdu la vie début octobre, et elles ont été trouvées en divers endroits, dans un rayon de 20 kilomètres et en petits groupes, souvent sous des arbres, ou même en plein soleil. Les sauveteurs, à qui il a fallu sept heures pour récupérer les corps, ont déclaré que l'état des corps était horrible, certains ayant été dévorés par des animaux sauvages.
Deux véhicules ayant servi à transporter les migrants ont également été retrouvés en panne dans le désert, l'un à 83 km d'Arlit, dans le nord du Niger, d'où étaient partis les migrants, l'autre à 158 km. Selon les sauveteurs, les migrants sont restés sept jours dans le désert et ont commencé à quitter les véhicules en panne à la recherche d'un puits au cinquième jour. 21 personnes ont toutefois survécu, dont un homme qui a parcouru 83 km à pied pour gagner Arlit et une femme qui a été ramenée au même endroit par un chauffeur qui l'avait croisée dans le désert, et dix-neuf autres ont été acheminées dans le sud de l'Algérie à avant d'être rapatriés au Niger.