L'Algérie a exprimé jeudi son "regret" sur la décision du governement marocain qui a rappelé pour consultation son ambassadeur à Alger, a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'agence officielle APS.
Par ailleurs, la même source a ajouté que l'Algérie n'appliquera pas le principe de réprocité et décide de maintenir en place l'ensemble de ses missions diplomatiques et consulaires dans le royaume du Maroc.
Mercredi, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération a motivé sa décision de "rappeler l'ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Alger" par "la multiplication des actes de provocations et d'hostilités de l'Algérie à l'égard du Royaume, notamment s'agissant du différend régional au sujet du Sahara marocain".
Les authorités marocaines faisaient précisément référence au discours du président algérien Abdelaziz Bouteflika, lu en son nom par le ministre de la Justice et Garde des Sceaux Tayeb Louh lors de la conférence africaine de soutien de la cause sahraouie ouverte lundi dernier à Abuja (Nigeria).
A l'occasion, le chef de l'Etat algérien avait appellé à "la mise en place d'un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental".
Pour expliquer la position de l'Algérie vis-à-vis de la question du Sahara occidental, le ministère a insisté sur "la position de principe de l'Algérie sur le nécessaire parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental". Une position qui, selon la même source, "n'a jamais varié et le discours (du Président) ne fait que rappeler la constance de cette position qui est non seulement connue mais largement soutenue par l'Union africaine, le Parlement européen, ainsi que par de nombreux autres acteurs internationaux".
Enfin, l'Algérie a souhaité que "cet épisode malheureux dans le cours des relations algéro-macoraines pourra être contenu dans sa juste dimension et être rapidement dépassé".
Les relations entre Alger et Rabat n'ont jamais été au beau fixe et ce depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Car outre la question du Sahara occidental, Alger doute de la volonté de son voisin de l'ouest à empêcher le passage de quantités de drogue sur son territoire. Quant aux autorités marocaines, elles n'ont sans cesse affiché leurs mécontentements quant aux frontières communes qui restent fermées depuis 1994.