La Mauritius Commercial Bank, première banque de Maurice, se déclare très préoccupée par la chute continue des investissements sur l'île touristique du sud-ouest de l'océan Indien.
La MCB rappelle que la part de l'investissement national par rapport au PIB a régressé de 30% au cours de ces dernières années à 21% en 2013. Ce taux est considéré comme étant nettement inférieur à la barre des 30%, présentée comme "le niveau préconisé pour accomplir fermement nos ambitions socio-économiques".
"L'insuffisance des investissements, principalement générés par le secteur privé, est une réelle préoccupation à l'île Maurice car le renforcement des capacités et l'amélioration de la productivité peuvent être considérés comme le fondement le plus viable et fiable pour sécuriser une croissance durable avec de nouvelles perspectives de création d'emplois résilients", écrivent les auteurs du rapport.
La part des investissements privés a enregistré une nette dégradation au cours de ces dernières années en soulignant que " tandis que le chiffre pertinent tournoyait autour de 20% environ cinq ans en arrière, la part des investissements privés dans la production nationale s'est détériorée à un rythme continu dernièrement et on s'attend à glisser davantage vers le seuil de 16% en 2013".
Cette performance des investissements privés est considérée comme étant nettement insuffisante "pour stimuler matériellement le potentiel intégré du pays et la compétitivité productive étrangère".
Pour les économistes de la MCB, il est urgent de mettre ne place un programme de réforme qui relèverait d'une stratégie cohérente en vue de revitaliser le secteur privé avec le maintien d'un "régime d'imposition faible et simple pour les entreprises" et l'élimination des obstacles à la gestion des affaires aussi bien qu'une "mise au point des politiques appropriées pour encourager les investissements directs étrangers de qualité, notamment le flux générant une forte valeur ajoutée et un impact perceptible sur le niveau d'activité économique".
La MCB ne cache pas ses inquiétudes quant à l'avenir si des mesures correctives ne sont pas adoptées et mises à exécution à temps.
"Cette situation pourrait exercer des tensions exacerbées sur l'investissement des entreprises et la création d'emplois dans tous les secteurs économiques. Si non adressée ou mal abordé, cette dynamique pourrait pousser l'économie mauricienne dans une énigme auto-entretenue de faible croissance sur le long terme, le défi de sortir rapidement et définitivement d'un tel cercle vicieux ne devrait pas être une tâche facile pour les deux acteurs publics et privés", indique la MCB.
La MCB souligne également la hausse du taux de chômage qui a passé la barre des 8 %, la chute du taux de l'épargne par rapport au PIB qui a régressé de moitié depuis le début du siècle jusqu'à cette année, passant de 25% à 12% en 2013.