L'Iran affirme que les droits sont garantis
M. Miryousefi a déclaré que « l'Iran, en particulier après l'élection du président Rouhani, a mis un nouvel accent sur son engagement indéfectible envers la promotion et la protection de tous les droits de l'homme à l'intérieur et à l'extérieur du pays ».
« L'Iran a adopté une approche à long terme et pris de véritables mesures pour protéger les droits fondamentaux de ses citoyens, y compris en assurant leur conformité avec l'ensemble de ses engagements pertinents au regard du droit international, en tenant compte des principes consacrés par la constitution », a-t-il déclaré dans une réponse envoyée par courriel.
Un exemple de la nouvelle approche de l'Iran, dit M. Miryousefi, est que le Président Rouhani a demandé à son gouvernement de rédiger une «Charte des droits des citoyens " et ordonné que toutes les plaintes du gouvernement contre les journalistes soient abandonnées, ce qui conduira à la libération et la réhabilitation de 86 détenus.
Il a ajouté que M. Rouhani a nommé un assistant spécial pour les affaires des minorités afin de s'assurer que les droits des minorités ethniques et religieuses sont protégés.
Mme Ebadi a en revanche déclaré que le nombre des exécutions en Iran depuis l'élection de M. Rouhani en juin a été le double de ce qu'il était il y a un an, quand Ahmadinejad était encore au pouvoir. Presque tous les militants de l'opposition emprisonnés avant son élection sont toujours en prison et les minorités religieuses et ethniques continuent d'être persécutées, a-t-elle ajouté.
Shirin Ebadi a cité les chiffres de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui a signalé que plus de 200 personnes, dont pas moins de quatre mineurs, ont été exécutées entre le 14 juin et le 1er octobre. Elle a dit que c'est le double du nombre d'exécutions qui avaient eu lieu à la même période en 2012.
« Malheureusement, le monde se concentre sur l'énergie nucléaire plus que sur les droits de l'homme et ne fait pas attention à la situation des violations des droits de l'homme en Iran », a-t-elle dit. « Et c'est pourquoi la situation des droits de l'homme se dégrade en Iran ».
Plus tard cette semaine, de hauts responsables des cinq membres permanents du Conseil de sécurité -Grande-Bretagne, Chine, France, Russie et Etats-Unis- et l'Allemagne se réuniront avec les négociateurs iraniens à Genève pour discuter de la possibilité d'un accord sur le programme nucléaire de l'Iran, dont Téhéran dit qu'il est purement pacifique.
Les Etats-Unis ont déclaré que les pourparlers du mois dernier entre les six puissances et l'Iran visant à mettre fin à une impasse vieille de dix ans sur les ambitions nucléaires de Téhéran auraient été plus productifs que les cycles précédents. Les diplomates occidentaux disent que c'est à cause de l'efficacité des sanctions, que Téhéran est désireux de voir levées.
Mme Ebadi, qui se rencontrera les responsables et les diplomates de l'ONU quand elle sera à New York, a déclaré que les six puissances devraient discuter davantage que des seules centrifugeuses nucléaires à Genève. Elle a mis en garde les pays de l'UE de ne pas se précipiter pour rétablir les liens avec le gouvernement de Téhéran sans une amélioration de la situation des droits de l'homme en Iran.
« Ma question aux pays européens est celle-ci : et s'ils trouvent un accord avec le gouvernement iranien sur la question nucléaire ? », a-t-elle demandé.
« Êtes-vous prêts à serrer la main d'un gouvernement qui lapide des femmes ? Allez-vous faire confiance à un gouvernement qui exécute ses opposants politiques ? Êtes-vous prêt à des compromis sur des critères regardant les droits de l'homme, dans lesquels vous croyez, pour votre propre sécurité ? ».