Les touristes vont bientôt avoir la possibilité d'être indemnisés financièrement s'ils rencontrent des jours de brume et de smog durant leurs voyages.
La plus grande agence de voyage en ligne de Chine, Ctrip.com International Ltd, en coopération avec le géant chinois des assurances Ping An Insurance (Group) Co of China Ltd, a commencé mardi à vendre une assurance pollution en voyage, le premier service de voyages concernant la qualité de l'air en Chine.
Les touristes qui ont réservé des voyages organisés ou en individuel via Ctrip et qui durent entre trois et sept jours pourront contracter une assurance pollution sur le site. L'assurance sera proposée aux clients même pendant les vacances les plus populaires comme celles de la Fête du Travail.
Au cours de la période d'assurance, aussi longtemps que les touristes resteront dans la ville désignée pendant au moins deux jours par temps brumeux, ils seront en mesure de déposer une réclamation sur leur assurance. La prime est de 10 Yuans (1,60 Dollar) ou 15 Yuans, et la limite de l'indemnité quotidienne est de 50 Yuans par personne.
En conséquence, un touriste pourra recevoir une compensation de 350 Yuans au maximum s'il reste dans la ville pendant sept jours et que la météo indique qu'il y a de la pollution. Le touriste pourra réclamer son indemnité en fournissant une pièce d'identité, un formulaire de demande d'indemnisation et une copie de son itinéraire.
Les six premières villes choisies pour l'assurance sont Beijing, Xi'an, Harbin, Chengdu, Guangzhou et Shanghai. Ctrip et Ping An sont en train d'élaborer un deuxième groupe de villes et de produits liés.
Ctrip a dit au China Daily avoir choisi les six premières villes en fonction de leur popularité chez les touristes et de l'état de leur météo. Les normes d'indemnisation varient entre les villes.
Sur la base de l'indice quotidien IQA fourni par la populaire application de téléphone mobile Fresh Idea, une indemnisation sera accordée aux touristes à Xi'an et Beijing s'ils ont subi deux journées consécutives de pollution de l'air avec un indice supérieur à 200. L'indice a été fixé à 150 pour Harbin et Chengdu et à 100 pour Guangzhou et Shanghai.
Sur la base des rapports de pollution récents, il ne sera pas difficile de percevoir cette indemnisation. Entre le 16 février et le 17 mars, Shanghai a en effet connu 17 jours de pollution de l'air avec un indice supérieur à 100. Et les habitants de Beijing ont eux subi neuf jours avec un indice de plus de 200.
La brume et le brouillard sont devenus une préoccupation majeure pour le peuple chinois. Ctrip a conçu ce produit d'assurance pour compenser toute perte que les touristes pourront avoir souffert à cause de la pollution ainsi que pour leur offrir une meilleure expérience de voyage.
Ping An Insurance a de son côté dit au China Daily dans une réponse par courriel qu'elle poursuivra sa coopération avec Ctrip avec l'aide de technologies modernes pour proposer des produits d'assurance plus spécifiques qui prônent une vie « à bas carbone » et améliorent la santé des gens.
Tian Yiyi, une représentante des ventes dans une entreprise de meubles basée à Shanghai, voyage beaucoup. Elle dit qu'elle n'achètera pas ces produits d'assurance en dépit de la nature de son travail.
« Tout d'abord, il est très difficile de dire si l'indice de qualité de l'air a vraiment reflété les conditions réelles. Deuxièmement, la prime n'ira pas directement à la lutte contre l'air fortement pollué. J'aimerais que l'argent soit utilisé à meilleur escient », dit-elle.
Qian Yigang, 28 ans, technicien dans une entreprise informatique basée à Shanghai, se rend fréquemment un peu partout en Chine pour son travail, mais il a dit, lui aussi, qu'il n'achètera pas le produit en raison de son inefficacité face à la racine du problème.
« D'une part, la plus grande partie de la jeune génération voyage habituellement à l'étranger, où l'assurance propose pas de couverture et où elle n'est d'ailleurs peut-être même pas nécessaire. D'autre part, les gens voyagent pour le plaisir. Si leur humeur est chamboulée par de mauvaises conditions atmosphériques, il est impossible de la faire revenir ou de la compenser avec de l'argent », a-t-il dit.