Le Collectif Sauvons le Togo (CST), un regroupement de partis d'opposition et d'organisations de la Société Civile togolaise, a estimé vendredi que dans la situation socio-politique actuelle au Togo, "il est prématuré d'aborder des questions liées à des élections sans la réalisation consensuelle des réformes institutionnelles et constitutionnelles".
Dans une déclaration rendue publique après avoir claqué la porte du nouveau dialogue intertogolais, ouvert vendredi par le Premier ministre Ahoomey-Zunu Kwesi Arthème, la coalition estime qu'il convient plutôt de réunir les conditions devant ouvrir la voie à un dialogue structuré, franc et serein, qui pose les vrais problèmes tels qu'identifiés dans la "Plate-forme citoyenne pour un Togo démocratique", en date du 4 juin 2012 et y apporte les vraies solutions.
"Naturellement, pour être crédible, un tel dialogue nécessite un climat de confiance et d'apaisement qui passe par la réalisation de certaines exigences et préalables", ajoute le collectif.
Le CST propose la mise en place d'un comité préparatoire qui conviendra des modalités du dialogue, dans ses aspects liés à la composition, au fonctionnement et aux sujets à débattre.
Le CST demande au chef de l'Etat de prendre enfin conscience de la profondeur de la crise et demande au gouvernement de s'investir résolument dans le règlement de la crise, en faisant droit aux revendications légitimes des populations togolaises.
Le CST appelle les autorités religieuses à user de leur influence pour amener le gouvernement togolais à se préoccuper de cette crise et les opérateurs économiques, dont les affaires pâtissent des conséquences de cette crise, à apporter une contribution active à la recherche de l'apaisement dans le pays.
Il invite la communauté internationale à s'impliquer aux côtés des populations togolaises pour un dialogue franc et serein, en vue de l'instauration de la démocratie, de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance au Togo.
Le Collectif note que le Togo est en crise et que l'heure n'est point à "une réunion de concertation sur le processus électoral", ajoutant que la lettre du Premier Ministre invitant le CST à la réunion de ce vendredi, tout comme la mise en place unilatérale d'une CENI, le découpage électoral unilatéral par le gouvernement, l'adoption unilatérale par l'Assemblée nationale d'une loi électorale sont en violation de l'Accord Politique Global.
Selon le collectif, la crise est profonde et nécessite une réelle volonté politique ainsi qu'un élan patriotique permettant de prendre des décisions courageuses afin de sauver le Togo.