Nouakchott, la capitale mauritanienne, a vécu mardi soir des scènes de liesse populaire après la confirmation par le président Ould Abdel Aziz de son retour au pays samedi prochain, a constaté un correspondant de Xinhua.
La joie et le soulagement des partisans du chef de l'Etat contrastent avec l'embarras de l'opposition qui, en l'absence d'un bulletin de santé du président mauritanien, blessé " accidentellement" par balle, selon la version officielle, avait fait circuler les rumeurs les plus alarmistes.
L'apparition du président Aziz à la télévision France 24, après une audience avec le président français François Hollande et l' annonce de son retour de Paris où il avait été évacué après sa blessure le 13 octobre pour soins et convalescence, met fin à une période d'incertitude marquée par des spéculations et polémiques sur sa santé et sur la vacance du pouvoir.
Mardi soir, de nombreux défilés motorisés ont sillonné les artères de la capitale, sur fond de musique et de klaxons, pour saluer le retour prochain du président mauritanien.
"Toute la Mauritanie est à présent fixée et rassurée sur la bonne santé de notre Président", a lancé un cadre du parti au pouvoir au cours d'un rassemblement.
"Depuis un mois, nous avons assisté à une grande campagne de mensonges et même des délires les plus farfelus", a-t-il ajouté." Nous sommes heureux que cette tension orchestrée par des politiciens en mal de légitimité, soit enfin terminée", a-t-il conclu.
Un autre sympathisant du parti au pouvoir a souligné que " l' opposition réunie au sein de la COD (Coordination de l'opposition démocratique) s'est prise à son propre piège machiavélique de mensonges, de contre-vérités et de manipulations".
Du coté de l'opposition, on garde un silence embarrassé depuis l'annonce du retour du chef de l'Etat.
Saleh Ould Hanenna, président en exercice de la COD, qui avai taffirmé que le président Ould Abdel Aziz ne reviendra pas au pays "avant quatre mois", n'a pas encore réagi.
L'opposant avait appelé, sur la chaîne de télévision Aljazeera, le président mauritanien à démissionner et "à laisser le peuple choisir un dirigeant", avant de souligner que son apparition en France prouve bien qu'il "obéit au jeu des français".
Un autre leader islamiste modéré avait juré que le chef de l' Etat ne reviendra plus pour la gestion des affaires du pays. Fin
Avant l'annonce du retour du président mauritanien, la COD avait prévu l'organisation d'un meeting ce mercredi à Nouakchott
Un tel meeting, s'il est maintenu, constitue "une erreur politique", a estimé le vice-président du parti au pouvoir, Mohamed Yahya Ould Horma. Pour lui, "une telle sortie ne rime pas avec l'appel au dialogue formulé ces derniers jours par l' opposition".