Plusieurs partisans du candidat François Fillon à la présidence de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, principal parti d'opposition en France) ont contesté, mercredi après-midi, l'élection de son rival, Jean-François Copé, à la tête du parti de droite.
"L'examen approfondi des résultats de l'élection à la présidence de l'UMP révèle que trois départements (d'outre-mer) n'ont pas été comptabilisés : la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Wallis-et-Futuna", a affirmé Eric Ciotti, directeur de campagne de l'ancien Premier ministre François Fillon, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
La réintégration des 1.304 voix de militants manquantes donnerait M. Fillon vainqueur des primaires du parti avec 88.004 voix, devançant M. Copé, qui a, pour sa part, récolté 87.978, selon les calculs de ces contestataires.
Ce nouveau rebondissement vient compliquer davantage un scrutin dont les résultats avaient été dévoilés lundi soir, plus de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, par la commission électorale du parti (Cocoe). Cette dernière avait dû procéder à un recomptage des voix, concluant à la victoire de M. Copé avec 87. 388 des suffrages (50,03%) contre 87.290 pour M. Fillon (49,97%).
"Le président de la Cocoe a lui-même reconnu cette erreur (l' oubli des votes des trois fédérations d'outre-mer) lors d'un échange téléphonique avec François Fillon en fin de matinée", a indiqué M. Ciotti. "Elle doit évidemment être réparée", a poursuivi ce fidèle de l'ex-chef de gouvernement.
"Nous demandons donc à la Cocoe que les résultats soient simplement rétablis", a-t-il conclu. Mais, la commission électorale de l'UMP s'est déclarée incompétente à cet égard.
Le vainqueur désigné lundi soir par la Cocoe, M. Copé, a réagi en appelant tous les membres de l'UMP à "se rassembler et travailler ensemble", ajoutant qu'il était prêt, s'il le fallait, à une saisine de la commission des recours du parti.
Quant à son rival, M. Fillon, il a invité l'ancien ministre français des Affaires étrangères et maire de Bordeaux Alain Juppé à "assurer de façon transitoire la direction (du) mouvement afin de trouver les voies et moyens de sortir de l'impasse".
"La situation actuelle m'attriste. Je mesure le désarroi des militants, mais la sincérité est la meilleure façon de préserver l'unité de l'UMP", a-t-il ajouté.