La Tunisie vient de se hisser au rang du partenaire privilégié de l'Union européenne(UE) suite à la signature d'une déclaration politique conjointe relative à un plan d'action sur la période 2013-2017 qui sera capable selon les dirigeants tunisiens d'assurer une cohésion sociale, un nouveau modèle économique réformateur tout en servant les priorités de la Tunisie.
"L'attribution le 19 novembre 2012 à la Tunisie du statut privilégié avec l'UE s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle approche à la lumière des dernières mutations qu'enregistre la Tunisie. Et l'objectif est d'aboutir à une intégration profonde et globale sur le marché européen compte tenu des intérêts et des priorités actuelles de la Tunisie", a confié mercredi à l'Agence de presse Xinhua le ministre tunisien de l'Investissement et de la Coopération internationale Riadh Bettaieb.
A l'issue d'un point de presse sur le statut privilégié de la Tunisie avec l'UE, M. Bettaieb a estimé, dans une déclaration au correspondant de l'Agence Xinhua, que le plan d'action entre la Tunisie et l'UE "constitue une opportunité partagée pour arriver à un taux élevé d'intégrité économique outre une cohésion sociale et une amélioration du mode de vie des Tunisiens (emploi, migration, couverture sociale..)".
Selon M. Bettaieb, 75% des transactions économiques de la Tunisie s'effectuent avec l'Union européenne sur les plans du commerce extérieur, de l'investissement étranger et du tourisme.
A travers des outils financiers inscrits dans la politique extérieure de l'UE, la Tunisie s'engagera dans des "réformes structurelles" liées notamment à la mise à niveau administrative, financières, bancaire en plus de la gouvernance, la transparence, l'accès à l'information et la couverture sociale.
Toujours selon le premier responsable de l'investissement en Tunisie, les Européens "ne vont plus parler d'immigration clandestine ou illégale, mais plutôt d'une mobilité qui favorisera l'accès de certains catégories tunisiennes à l'espace européen dont les fournisseurs de services, hommes d'affaires et étudiants".
D'un autre côté, a-t-il poursuivi, l'équivalence des diplômes tunisiens devrait être reconnue plus facilement par les pays européens en termes du plan d'action signé entre la Tunisie et l' UE dans le cadre du statut privilégié.
Sur le plan financier, l'Union européenne a augmenté son soutien à la Tunisie de 240 millions d'euros à environ 400 millions d'euros après la révolution (2011-2013). En plus, la Tunisie a bénéficié d'une enveloppe estimée à 220 millions d'euros sous forme de convention. Vers la fin de l'année en cours, environ 320 millions d'euros devraient être dépensés par le gouvernement tunisien.
D'un autre côté, la valeur des ressources financières allouées par l'UE en faveur de la Tunisie est estimée à environ 145 millions d'euros en plus de l'octroi de 107 millions d'euros dans le cadre du soutien au budget d'Etat et dont la signature de l' accord est prévue pour la semaine prochaine, d'après M. Bettaieb.
L'importance du statut privilégié de la Tunisie avec l'UE revient au positionnement stratégique de ce pays. Dans la rive Sud de la Méditerranée, la Tunisie est le premier pays exportateur à l' Europe, a fait savoir le ministre tunisien de l'Investissement et de la Coopération internationales.