Le terrorisme islamiste constitue la menace principale pour la Belgique, a estimé mercredi Alain Winants, patron de la Sûreté de l'Etat belge, lors de la présentation du rapport annuel 2011 des services secrets du royaume.
Il a révélé l'existence de "quelques milliers d'adhérents au salafisme en Belgique".
Selon l'administrateur général de la Sûreté de l'Etat, " quelques centaines forment un noyau dur et prennent part à des activités, et quelques dizaines de personnes vont un pas plus loin et entreprennent par exemple un voyage à l'étranger pour suivre une formation religieuse, politique ou militaire".
Avant, les salafistes partaient principalement en Irak, au Pakistan ou en Afghanistan, aujourd'hui, ils vont aussi en Syrie, au Yémen, en Somalie et au Mali, a précisié M. Winants.
A cette occasion, il a mis en garde contre la menace du salafisme. "Il y a d'une part le danger de violence, mais aussi le fait que le salafisme politique mène à l'isolement de certains groupes, qui se replient sur eux et créent une sorte de société parallèle. Ces comportements peuvent amener des réactions de l'extrême droite, qui elles-mêmes entraîneront une réaction de l'extrême gauche", a indiqué M. Winants.
Il a attribué le succès du salafisme à la difficulté d'accès à l'enseignement et à l'emploi pour certains jeunes.
L'armée belge citée par le quotidien La Libre Belgique, a pour sa part reconnu une dizaine de soldats ayant les convictions salafistes.
Elle redoute des infiltrations, et craint de former des islamistes qui ensuite partent faire le jihad aux quatre coins du monde et même se retourner contre des soldats belges dans des terrains comme l'Afghanistan.
Dans certains cas, les contrôles sont efficaces, mais dans d'autres, les candidats bien connus dans les milieux islamistes peuvent échapper à la vigilance des recruteurs, a indiqué le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), renseignement militaire.