Selon le ministre tunisien des Finances par intérim M. Slim Besbes, le budget de l' Etat tunisien pour l'exercice 2013 qui vient d'être finalisé par le gouvernement est estimé à 26,8 milliards de dinars (16,88 milliards USD) soit une hausse de 4,9% par rapport aux prévisions de 2012.
S' adressant mardi aux médias tunisiens et étrangers, M. Besbes a passé en revue les différents aspects de ce budget d' Etat 2013, ses dimensions, ses ressources, ses objectifs ainsi que les hypothèses qui étaient derrière son élaboration.
Les dirigeants tunisiens se sont référés dans ce sens à cinq hypothèses à savoir les prévisions de l' année 2013, la moyenne des cours de pétrole, la poursuite de la réalisation des programmes de développement, le renforcement du rôle social du budget d' Etat ainsi que l' accomplissement des engagements internes et externes de l' Etat.
L' économie tunisienne aurait en 2013 une croissance estimée à 4,5%, a fait savoir M. Besbes admettant que la moyenne du prix d' un baril de pétrole est de 110 dollars et que le taux de change du dollar est d' environ 1,580 dinar.
Sur le plan social, le budget de l' Etat tunisien pour 2013 prévoit la création de bon nombre de nouveau emplois notamment à travers le recrutement de 23 mille agents de la fonction publique outre l' accélération du rythme de réalisation de projets de développement dans les régions intérieures.
SPECIFICITES DU BUDGET D' ETAT 2013
Au niveau des ressources, le gouvernement tunisien fera de plus en plus recours aux ressources nationales qui représentent désormais 75% du total des ressources en Tunisie. "Cette mesure permettra certes de limiter et maitriser l' endettement publique", selon le ministre tunisien des Finances par intérim M. Slim Besbes.
Pour la première fois en Tunisie, le budget de l' Etat sera financé par des "Soukouks" (bons de trésor) islamiques d' une valeur avoisinant 1 000 millions de dinars. De plus, une nouvelle approche fiscale sera proposée afin de concrétiser la justice fiscale entre toutes les catégories sociales mais également pour renforcer la caisse de l' Etat tunisien.
Pour ce qui est des dépenses, 77% des dépenses de gestion parviennent de la contribution des rémunérations, selon une déclaration officielle sur le projet du budget d' Etat pour 2013, transmis mardi à l' Agence de presse Xinhua. Le document révèle que la subvention directe de l' Etat (produits de base, hydrocarbures et le transport) gardera un taux élevé de 4 200 millions de dinars ou l' équivalent de 5,4% du PIB contre 5,9% en 2012.
Le projet du budget de l' Etat tunisien pour 2013 se veut capable de préserver au maximum les équilibres généraux de l' économie du pays, partant de la maitrise des équilibres financiers et l' ambition de limiter l' endettement dans les besoins de la Tunisie.
Il s' agit notamment de ne pas borner le déficit budgétaire (sans tenir compte de la privatisation et les dons) à 5,9% du PIB contre des prévisions 2012 de 6,6%. Les responsables de l' économie tunisienne essayeront également de ne pas dépasser un plafond de 47% en matière d' endettement public fin 2013.
D' après les chiffres du ministre tunisien des Finances par intérim, le budget d' Etat 2013 réservera 62% des dépenses de gestion au profit du secteur social et 63% des dépenses de développement pour le secteur économique.
ASPECT PROSPECTIF ET EFFETS DANS RETRO
Les prévisions de l' exercice 2013 en Tunisie ont été étudiées dans le cadre d' une "vision prospective" à moyen terme fondée essentiellement sur la "régression progressive" au niveau du déficit budgétaire et la baisse du taux d' endettement, comme l' a souligné M. Slim Besbes lors d' un point de presse.
Durant les cinq prochaines années (2013-2017), le taux de croissance économique de la Tunisie devrait passer de 4,5% en 2013 à 5,1% en 2014, 6,3% en 2015, 6,5% en 2016 pour toucher 7% en 2017. Quant au déficit du budget d' Etat, il est estimé en 2017 à 2,5% contre 3,1% en 2016, 4,1% en 2015, 5,3% en 2014 et 5,9 en 2013, toujours selon le document du budget d' Etat 2013.
D' après le ministre tunisien des Finances par intérim, toute hausse d' un dollar du prix d' un baril de pétrole coûte pour la Tunisie des dépenses supplémentaires d' environ 32 millions de dinars (un dinar vaut 0,63 USD). D' un autre côté, toute augmentation de 10 millimes (un dinar tunisien se divise en mille millimes) dans le taux de change du dollar coûte à l' Etat tunisien 27 millions de dinars.
Après la finalisation du projet du budget de l' Etat pour l' année 2013, le gouvernement tunisien estime que la concrétisation de toutes ces prévisions reste tributaire de l' amélioration du climat économique à l' étranger principalement de la zone Euro et en Libye.
Un autre facteur pourrait être fondamental, selon M. Slim Besbes, à savoir la multiplication des efforts des tous les Tunisiens afin de soutenir des réformes ayant trait notamment au dispositif de subvention, à la politique fiscale et financière, au processus de développement en plus de l' accélération de la mise en place d' une approche de gestion budgétaire en adéquation totale avec les objectifs globaux du pays.