La situation à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique de Congo (RDC), est critique, alors que le groupe rebelle M23 a pris le contrôle de la ville, a indiqué mardi Eduardo del Buey, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU.
"Le M23 continue de progresser et ce, en dépit des appels lancés par le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, l'Union africaine, ainsi que d'autres pays de la région, les exhortant à mettre fin immédiatement à leurs attaques", a indiqué M. del Buey lors d'un point de presse.
Le M23, composé d'une faction de soldats ayant fait défection de l'armée nationale de la RDC, a pris le contrôle de sept villes dans la province du Nord-Kivu depuis le début de l'année et le groupe a intensifié ses attaques contre les écoles, les hôpitaux, les maisons et d'autres cibles civiles.
Goma, la capitale du Nord-Kivu, compte près d'un million d'habitants, et les casques bleus de l'ONU ont pour mandat de protéger les civils en faisant usage de la force si besoin.
Selon certaines informations, le M23 aurait blessé des civils, poursuivi les enlèvements d'enfants et de femmes, détruit et pillé des biens, et intimidé des journalistes et des personnes qui ont tenté de résister à son contrôle, a indiqué M. del Buey.
"Les troupes de la MONUSCO [Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC] continueront d'être présentes à Goma et poursuivront les efforts en vue de protéger les civils contre toute menace imminente", a-t-il souligné.
Toutefois, l'action militaire contre le M23 incombe en premier lieu à l'armée nationale congolaise, a indiqué M. del Buey. "L'usage de la force par les casques bleus de l'ONU vise principalement à protéger les civils, il ne s'agit pas de s'engager dans une confrontation armée aux visées militaires plus larges".
"Pour l'instant, la MONUSCO contrôle l'aéroport de Goma", a-t-il fait savoir. "En outre, la force de l'ONU conduit actuellement des patrouilles musclées avec 17 équipes d'intervention rapide."
Actuellement, quelque 1500 casques bleus de la MONUSCO sont stationnés à Goma, ville qui a déjà été confrontée à une offensive rebelle similaire en 2008.
"Le secrétaire général souligne que ceux qui commettent des violations seront tenus responsables de leurs actions", a déclaré M. del Buey.