Le président français François Hollande a reçu, mardi matin à Paris, son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, afin d'évoquer la situation au Sahel et l'intervention militaire prochaine dans la région.
Au cours de leur entretien au palais de l'Elysée, M. Hollande a notamment exprimé "son soutien aux actions engagées par la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union Africaine pour apporter leur appui au Mali".
Selon le communiqué de la présidence française, il a mis en avant "le rôle actif de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de l'adoption d'une résolution, au cours du mois de décembre, autorisant le déploiement d'une force africaine au Mali".
"Cette force devra permettre le rétablissement de l'intégrité territoriale malienne et une lutte efficace contre les groupes terroristes et de narcotrafiquants qui occupent actuellement le Nord du Mali", indique le document.
M. Hollande a également rappelé l'engagement de la France dans les discussions en cours au sein de l'Union européenne en vue d'un soutien à la formation de l'armée malienne.
Le Mali traverse actuellement une grave crise politique, ayant perdu le contrôle d'une partie de son territoire, à la suite d'un coup d'Etat militaire survenu le 22 mars dernier, qui a renversé le gouvernement du président Amadou Toumani Touré et facilité la progression de la rébellion touareg, mais aussi de groupes islamistes armés comme celui d'Ansar Eddine, au nord du pays ouest- africain.
Un plan d'intervention militaire a été approuvé il y a une semaine, à Abuja, au Nigéria par les dirigeants des Etats membres de la CEDEAO. Il doit maintenant recevoir l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU pour pouvoir être mis application.
"Les deux présidents", conclut le communiqué de l'Elysée, "sont convenus de la nécessité d'un renforcement du dialogue politique entre les autorités maliennes et les représentants des populations du Nord du Mali", à condition que ces derniers reconnaissent l' unité du pays et rejettent clairement le terrorisme et la violence.
A l'issue de l'entrevue, le président mauritanien a déclaré à la presse que son pays partageait avec la France "la même volonté d'en terminer avec ce foyer de terrorisme au Sahel", appelant à " fédérer tout le monde dans cette lutte qui est une lutte vitale ( pour la Mauritanie)".
M. Ould Abdel Aziz est en convalescence en France, depuis son évacuation en France, le 14 octobre dernier, après avoir été accidentellement blessé par balles. Il a dit, à l'occasion de sa rencontre avec M. Hollande, s'apprêter à rentrer en Mauritanie " très rapidement, dans quelques jours".