Selon un rapport publié récemment par McKinsey, l'économie africaine connaît une « croissance accélérée ». De son côté, le rapport de notation du crédit souverain pour l'année 2012 de Moody's a également donné une bonne note aux pays africains : le Botswana est ainsi classé A2, et les perspectives économiques de la Zambie sont qualifiées de « stables ». L'Afrique, en particulier l'Afrique subsaharienne, est devenue une destination de choix pour les capitaux et le commerce internationaux, ainsi qu'un nouveau pôle de croissance dans l'économie mondiale.
Dans une économie mondiale qui continue à connaître la crise, l'Afrique peut attirer l'attention des économistes, et pour maintenir une croissance relativement rapide dans un contexte de crise, elle semble bénéficier des trois atouts suivants :
Tout d'abord, dans un contexte de crise financière internationale, de nombreux pays africains, par le biais de toute une variété de manières d'ajuster la structure économique locale, accélèrent le rythme de la diversification de leur économie, réduisant l'impact subi par leurs industries-piliers. Au Botswana, par exemple, le Gouvernement s'est attaché d'une part à soutenir le développement des entreprises locales, et à profiter de l'avantage que constitue pour ce pays ses riches ressources en diamants ; en renforçant le processus de transformation des diamants, il a ainsi pu procéder à des exportations à valeur ajoutée, et renverser une situation qui a longtemps dépendu des exportations brutes. D'autre part, grâce à des allégements de taxes et d'autres mesures, visant à attirer les investissements étrangers pour compenser la pénurie de fonds nationaux, le Botswana a encouragé les industries connexes, la modernisation technologique et la formation de personnels qualifiés.
Deuxièmement, du fait que l'Europe et les États-Unis ainsi que d'autres pays développés, connaissent un ralentissement de leur croissance économique, cela fournit à l'Afrique une opportunité pour renforcer ses liens économiques et commerciaux avec les pays émergents. Des relations économiques et commerciales plus étroites avec des pays émergents comme la Chine sont devenues, pour les pays du continent africain, une force motrice importante pour promouvoir le développement économique du continent africain.
Enfin, l'intégration économique régionale est devenue une force motrice importante pour accélérer le développement des économies africaines. Le 1er juillet 2010, la Communauté d'Afrique de l'Est a officiellement lancé son marché commun, permettant, dans une certaine mesure, de limiter les risques, mais aussi d'injecter une nouvelle vitalité dans le développement économique de la région. L'Afrique est actuellement engagée dans la mise en place, en juillet 2014, d'une zone de libre-échange économique composée de 26 pays, d'une population de 525 millions d'habitants et d'une valeur de 1 000 milliards de Dollars US au total. Ces mesures régionales d'intégration économique contribueront à coordonner les réseaux nationaux de transports, les oléoducs et autres installations, en vue d'éliminer les obstacles au commerce et à la libre circulation des capitaux, du personnel, des services et des biens entre les pays.
Le Quotidien du Peuple (22e édition, 17 décembre 2012)