Outre les changements climatiques, la déforestation et la désertification, la faune de l'Afrique centrale est confrontée au phénomène de braconnage qui gagne du terrain, a déploré le Premier ministre du Tchad, Emmanuel Nadingar, en ouvrant la 7ème session du Conseil des ministres de la Commission des Forêts de l'Afrique Centrale (COMIFAC), mercredi à N'Djaména, la capitale tchadienne.
Selon le chef du gouvernement tchadien, ce braconnage qui se situe actuellement à un niveau critique, est favorisé par la porosité de nos frontières, les capacités limitées et la faiblesse des moyens opérationnels dont disposent les Etats de la COMIFAC ( Burundi, Cameroun, Congo, République Centrafricaine, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe, République démocratique du Congo et Tchad).
Les braconniers que M. Nadingar qualifie de "véritables guerriers", opèrent, selon lui, en petits groupes organisés, bien équipés et puissamment dotés d'armes de guerre.
Plusieurs espèces fauniques ont déjà payé de lourds tributs à ces hors-la-loi, a précisé le Premier ministre du Tchad. La situation est particulièrement inquiétante pour l'éléphant.
"Si la tendance actuelle se maintient, l'éléphant sera exterminé en Afrique centrale d'ici à la prochaine décennie", a prévenu M. Nadingar.
Pour enrayer ce risque, la COMIFAC a besoin de se doter d'un mécanisme disposant des ressources humaines et des moyens matériels et financiers conséquents, a-t-il conclu.
La sous-région Afrique centrale, reconnue comme le second poumon du monde après l'Amazonie, possède des richesses biologiques qui sont à la fois universelles et vitales pour les générations présentes et futures.
Au cours des travaux de N'Djaména, plusieurs questions seront abordées, notamment l'examen de l'audit et du plan de restructuration de la COMIFAC, l'examen du rapport sur le bilan des expertises en matière de gestion des aires protégées transfrontalières en Afrique centrale, l'examen de l'état de mise en oeuvre des directives et décisions de la COMIFAC par les Etats, le processus d'harmonisation des politiques forestières et la tenue prochaine du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l' organisation.