Le 14 novembre, le 18e Congrès du Parti Communiste Chinois a procédé à d'importantes élections, destinées à remplacer l'ancien Comité Central par un nouveau.
Au sein de cette nouvelle direction, le choix des 205 nouveaux membres du Comité Central s'est révélé particulièrement intéressant. Leurs conceptions en matière de prise de décision, leurs idées politiques et leur style de gouvernement, auront un impact d'une grande portée sur l'avenir de la Chine au cours des cinq prochaines années, voire plus.
L'analyse a montré que l'élite politique du Parti, choisie par le biais d'une série de procédures réglementaires possède de nouvelles qualités, et que ces qualités lui permettront de mieux supporter la lourde responsabilité de conduire le peuple chinois vers de meilleures cinq prochaines années, et peut-être même dix.
A - Un renouvellement institutionnalisé de la direction collective centrale
La désignation des nouveaux membres du Comité Central témoigne d'un taux de renouvellement élevé, d'une moyenne d'âge plus jeune, d'une plus grande ouverture, et de connaissances plus vastes.
Sur un total de 205 membres au Comité Central, le nouveau Comité Central compte 91 membres qui étaient déjà présents dans le précédent, et 114 membres nouvellement élus, soit 56% du nombre des membres du Comité. Cela montre que le renouvellement quinquennal des plus hautes institutions du Parti se fait sur une base institutionnelle et que dans le même temps elle témoigne d'une transition pacifique, et d'un transfert stable des idées et des dispositions. En fait, depuis 1982, date du 12e Congrès, le taux de renouvellement du Comité Central du PCC a été très élevé au cours de ces 25 dernières années. Il y a eu cinq congrès nationaux qui se sont tenus au cours de cette période, et la proportion des nouveaux membres du Comité Central s'est montée en moyenne à près de 62% ; le taux de renouvellement est donc plus élevé que dans certaines structures de pouvoir occidentales.
Selon les statistiques, sur les 205 membres du Comité Central, il y a 31 personnes nées dans les années 1940, 165 nées dans les années 1950, et 9 nées dans les années 1960, soit respectivement 15,1%, 80,5% et 4,4%. En d'autres termes, s'agissant du plus important organe de décision du Parti, les personnes nées dans les années 1940 commencent à se retirer progressivement au profit de celles nées dans les années 1950, et celles nées dans les années 1960 commencent à émerger. En outre, au sein de ce groupe, on compte 10 femmes à des postes de direction et 10 personnes venant des minorités nationales, ce qui améliore la représentation et l'ouverture de cette structure collective. Il est à noter que dans l'histoire politique du PCC, on voit pour la première fois aussi l'arrivée de cadres nés dans les années 1960 dans ce qui est le cœur des autorités du parti –le bureau politique. Cela reflète un renforcement de l'ouverture et de la modernité de la part du Parti.
Selon des statistiques préliminaires, environ 95% des membres du Comité Central possèdent un diplôme universitaire, près de 65% sont titulaires d'un diplôme de troisième cycle, et 14% sont titulaires d'un doctorat. Il faut aussi mentionner que certains cadres dirigeants ayant étudié à l'étranger commencent à arriver au niveau des organes de prise de décision. Cela met en évidence que dans le contexte actuel et la nouvelle situation internationale, le Parti Communiste Chinois insiste plus sur la méritocratie que sur la tradition, selon Wei Yin. Ces capacités vont permettre de développer les perspectives internationales dans le processus de prise de décision, mais aussi de renforcer la capacité du Parti à gouverner.