Une femme sur une terre agricole parsemée de tombes, dans le Comté de Shangshui, à Zhoukou, dans la Province du Henan, dans le Centre de la Chine, le 14 juillet. Zhoukou envisage de déménager 3,5 millions de tombes rurales pour faire place à des terres agricoles. [Photo / China Daily] |
Un projet controversé de déplacer 3,5 millions tombes ancestrales dans le centre de la Chine continuera malgré tout, ont déclaré les autorités, rejetant mercredi les rapports annonçant que les travaux étaient interrompus.
Le plan du gouvernement de la ville de Zhoukou, dans la province du Henan, de déplacer les tombes rurales dans de nouveaux cimetières, pour faire place à des terres agricoles, a déclenché de vives protestations de la part des habitants.
Mercredi, les Nouvelles de Beijing, ont cité un responsable de l’information resté anonyme, soutenant que la ville avait suspendu sa campagne. Toutefois, lorsqu'il est a été contacté par le China Daily, le porte-parole de la ville de Li Xianghong a déclaré que ce rapport était faux.
«La campagne est toujours en cours et il y a aucun changement», a souligné M. Li.
Yue Wenhai, le maire de Zhoukou, a déclaré à une station de télévision de la ville que la promotion de la «réforme de funérailles et d'inhumation» pour protéger les terres agricoles se fera. L’élu a expliqué que les tombes disséminées un peu partout dans les campagnes entravaient l'utilisation de grosses machines agricoles et a appelé à la compréhension des résidents.
Plus de 2,34 millions, soit près de 70% des tombes ont été déplacées, a précisé Yue, lors d’une conférence de presse le 6 novembre et a révélé que la ville avait reçu 3 millions de yuans (481 000 $) du gouvernement provincial.
Les familles recoivent 200 yuans pour chaque tombeau qui est déplacé. Cependant, de nombreux villageois restent réticents, estimant que le déménagement est irrespectueux envers les morts.
Dans le comté de Taikang, Lou Shifeng a affirmé que des responsables ont menacé de démolir ses tombeaux de famille avec un bulldozer, parce qu’il refusait de les déplacer.
C’est presque tous les habitants de son village qui sont opposés à cette campagne, mais ils ont dû obéir à l'ordre donné par le gouvernement ou les tombes seraient détruites, «C'est contre la tradition. Je ne comprends pas pourquoi nous devons le faire» s’est-il insurgé mardi.
Wang Xuming, président des presses de la langue et de la culture, qui a plus de 1,43 millions de fans sur son blog micro, a critiqué lundi la campagne : « offenser Dieu est contre la nature ».
Le Quotidien du Peuple s’est également opposé à la campagne samedi, en indiquant sur son microblog « que la destruction des tombes des ancêtres ne pouvait pas gagner le cœur des gens ».
Le porte-parole Li Xianghong, en réponse aux questions sur la controverse, a fait remarquer que les habitants soutenaient la campagne. "Si tout le monde s'y était opposé, comment aurait-il été possible de déplacer plus de 2,34 millions tombes ? En précisant qu’il n’y avait pas eu de violence pendant le déménagement.
Cependant, Liu Guangming, le directeur du gouvernement du comté de Dancheng, a déclaré qu'il a fallu une rude bataille pour convaincre les villageois de déplacer les tombes en raison de profondes croyances.
Pour obtenir la compréhension du public, les fonctionnaires du comté de Fugou avaient organisé différents concours le 25 octobre sur le thème de la délocalisation des tombeaux. Le premier prix était une bouteille d'alcool, de nombreux internautes ont jugé cette action irrespectueuse envers les morts.
Chu Jixue, un agent du bureau d’information à Beijing, a écrit dans le Southern Weekly que les tombes de ses grands-parents et arrière grands-parents se trouvant à Zhoukou avaient été démolies ce mois-ci sans son approbation.
«En voyant les photos des tombes détruites, tout ce que je peux faire, c'est pleurer», écrivait-il. « Sans les tombes de mes ancêtres, je me sens comme une mauvaise herbe sans racines ».
Les Règles concernant les funérailles et l'inhumation du pays, font que les autorités peuvent prendre des mesures pour faire face aux tombes qui enfreignent la règlementation, mais ne sont pas habilités à déplacer les autres tombes.