L'adoption probable d'une nouvelle Constitution égyptienne à travers un référendum national marque un pas important vers la normalité, mais ne semble pas en mesure de mettre fin à la division entre les camps politiques rivaux.
Les résultats officiels sont attendus dans quelques jours, mais des médias ont déjà indiqué que la Constitution avait été approuvée par la majorité des votants.
Parallèlement, au moins 32 Egyptiens ont été blessés dans un affrontement entre adversaires et partisans du président Mohamed Morsi à la veille du vote. Des manifestations réunissant des dizaines de milliers de personnes demandant le départ de Morsi ont éclaté au Caire.
Un faible taux de participation (environ 30%) fait également état de la division politique profonde dans le pays.
Le pays du Moyen-Orient a connu environ deux années tumultueuses de politique transitoire après que Hosni Moubarak a été chassé début 2011. Le pays a été déchiré entre les forces pro-religieuses et leurs rivaux prônant une règlementation plus laïque.
Le référendum ne semble pas en mesure de mettre fin au conflit, et il semble seulement marquer une renaissance de la compétition entre les camps politiques divisés en Egypte.
Malgré la grande probabilité de perte face au parti politique de Morsi dans le vote, les forces d'opposition, dirigées par le Front du salut national, ont réussi, grâce au référendum, à se bâtir une base plus solide au sein du public et à consolider l'unité parmi ses membres.
Le président égyptien et les Frères musulmans, quant à eux, restent un acteur majeur sur la scène politique égyptienne, compte tenu de l'influence nationale qu'ils ont établie peu à peu en plusieurs décennies.
En outre, les alliés du président devraient pouvoir posséder une majorité des sièges dans le parlement comme le président tient encore fermement le contrôle du pouvoir exécutif du pays.
La tension et la divison politiques depuis plus d'un an ont mené à des effets dévastateurs sur le développement économique et social. Le référendum apporte un mince espoir d'apaiser la situation et de remettre le pays sur les rails de la stabilité et la croissance économique.
A l'issue du référendum, les forces politiques rivales en Egypte devraient s'engager dans une lutte encore plus violente pour les élections d'un nouveau parlement. Sinon, ils pourraient prendre un ton plus doux l'un envers l'autre.
Quel que soit leur choix, il tracera la voie que le pays empruntera dans le futur et déterminera si l'Egypte peut se relever rapidement suite à l'agitation.