La Commission électorale suprême d'Égypte a considéré les accusations de fraude et de violation concernant le référendum constitutionnel soulevées par l' opposition comme infondées et partiales, a déclaré mardi le conseiller Mahmoud Abou Shoosha, membre de cette commission, lors d'une conférence de presse.
Condamnant ces allégations de fraude et d'infraction comme des « mensonges », M. Abou Shoosha a déclaré que le vote était basé sur le numéro d'identification national des électeurs qui ne pouvait être contrefait, et que le référendum avait eu lieu sous une supervision judiciaire complète.
Le premier tour du référendum constitutionnel égyptien a eu lieu samedi dans 10 gouvernorats dont ceux du Caire et d' Alexandrie, tandis que le second et dernier tour doit avoir lieu le 22 décembre dans les 17 autres gouvernorats.
Les résultats provisoires créditent le projet de Constitution de 56 % de votes en faveur contre 44 % de scrutins défavorables.
Le vote des expatriés d'Égypte à ce référendum s'est achevé lundi soir. La majorité des Égyptiens vivant dans des pays occidentaux comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et la Belgique ont voté contre le projet de Constitution, tout comme ceux vivant dans des pays arabes libéraux comme le Liban, l'Algérie ou les Émirats arabes unis.
Le bloc d'opposition nouvellement formé sous le nom de Front du salut national a soulevé des allégations de violations commises lors du référendum tandis que les islamistes, favorables à cette Constitution, les ont vivement démenties.
« Ces violations comprennent des duplications de cartes d' électeurs, des achats de vote, des retards délibérés dans l' ouverture de bureaux de votes et des tentatives d'influencer la volonté des électeurs avant leur vote », a déclaré à Xinhua Amr Hamzawy, le meneur du Parti pour la liberté en Égypte et l'un des membres éminents du Front du salut national.
Au contraire, les partisans du projet de constitution nouvellement élaborés, comprenant principalement des islamistes et des conservateurs, ont qualifié les violations et irrégularités évoquées par le front de « feinte avec un mobile politique ».
Le Front a appelé à des manifestations massives mardi pour dénoncer les fraudes commises selon ses dires dans le référendum constitutionnel.
Des milliers de manifestants défilent déjà vers la place Tahrir tandis que d'autres doivent se diriger vers le Palais présidentiel et vers le siège de la Commission électorale suprême au Caire.
Le Front estime que le projet de Constitution, rédigé par une assemblée constituante à dominante islamiste, ne sert que le président Mohamed Morsi et ses soutiens islamistes.