La société civile burundaise et le courant de réhabilitation du Parti Union pour le Progrès National (UPRONA) se déclarés mercredi contre le retour forcé des déplacés intérieurs de 1993 sur leurs collines d'origine. "Si les déplacés se sentent en sécurité en rentrant sur leurs collines d'origine et qu'ils vivent en parfaite harmonie avec leurs voisins d'avant 1993, ça sera une très bonne chose", a déclaré le Délégué Général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC),Pacific Nininahazwe.
"Mais il est exclu de les faire rentrer de force sur leurs collines d'origine, selon le Protocole de Kampala sur les déplacés intérieurs auquel le Burundi est partie, qui stipule que nul ne peut imposer à ces déplacés de rentrer de force sur leurs collines ", a-t-il souligné.
Il a invité le gouvernement à respecter l'engagement qu'il a pris à travers ce Protocole et à envisager des projets pour le développement de ceux qui veulent rester dans les sites où ils se sentent plus en sécurité. C'est le même son de cloche chez le porte-parole du courant de réhabilitation du parti UPRONA, Thacien Sibomana.
"L'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation pour le Burundi et le principe directeur du Haut Commissariat pour les Réfugiés stipulent qu'il est interdit que les déplacés dans leurs propres pays ne peuvent rentrer que de leurs grés, que quand ils se sentent en sécurité. Maintenant que ce n'est pas le cas, le gouvernement a l'obligation de les protéger là où ils sont aussi longtemps que ces gens demandent la vérité et la justice", a-t-il dit.
Un rapport de profilage fait par le gouvernement en collaboration avec la société civile et certains de ses partenaires montre que plus de 70% des déplacés intérieurs ont peur de retourner sur leurs collines d'origine.
En 1993, une guerre fratricide qui a suivi l'assassinat du président de l'époque Melchior Ndadaye, a provoqué la fuite de nombreuses personnes vers l'étranger et à l'intérieur du pays, regroupées dans des sites de déplacés.