L'Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC), qui regroupe une dizaine des formations politiques burundaises d'opposition, rejette la nouvelle équipe de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) chargée de préparer et d'organiser les élections multipartites burundaises attendues à l'horizon politique 2015.
Dans une déclaration lue mercredi par le porte-parole de cette coalition politique, Chauvineau Mugwengezo, lors d'un point de presse, les partis de l'ADC ont indiqué qu'il s'agit d'un "coup d'arrêt au processus électoral multipartite au Burundi" et qu'il est inacceptable que le parlement ait voté "en catimini, contre toute attente et contre la loi", les membres de la nouvelle CENI.
Pour l'ADC, la mise en place de la CENI doit être consécutive à une large consultation des partis politiques.
L'ADC, a insisté M. Mugwengezo, conteste particulièrement la reconduction de M. Pierre-Claver Ndayicariye à la présidence de la CENI et de M. Prosper Ntahorwamiye à la fonction de commissaire de la communication et porte-parole de la CENI, auxquels la coalition d'opposition reproche d'avoir participé au "dérapage des élections burundaises de 2010.
Cette reconduction "n'augure rien de bon pour le succès des élections de 2015", a martelé le porte-parole de l'ADC. Avec cette situation, a poursuivi M. Mugwengezo, les partis de l'ADC pensent que les élections libres, transparentes et démocratiques "ne sont plus possibles au Burundi et que par conséquent il faut plutôt envisager d'autres voies pour remettre le Burundi sur la voie de la démocratie".
Parmi les voies à explorer pour sortir de cette confrontation politique entre le pouvoir et l'opposition au Burundi, M. Mugwengezo a cité une table ronde politique sur le processus électoral burundais de 2015 dont la tenue est envisagée l'année prochaine sous les auspices du Bureau des Nations au Burundi (BNUB) .
L'Assemblée Nationale et le Sénat du Burudni ont approuvé mardi à une très large majorité la nouvelle équipe de la CENI en charge de l'organisation du scrutin multipartite burundais de 2015.