Les crises politiques récurrentes ont aggravé de façon significative la prévalence du VIH\SIDA en Guinée-Bissau, ont estimé les techniciens de la santé du pays.
Ainsi, à l'hôpital de Cumura, dans la région de Biombo (13 km de Bissau), plus de 1 900 cas de VIH\SIDA ont été enregistrés en 2012, parmi lesquels environ deux douzaines de nouveau-nés, a indiqué à la presse, mardi, soeur Valeria Amato, responsable de l'administration de l'hôpital. Selon elle, ces chiffres sont supérieurs aux données de 2011 qui étaient de 1700 cas.
"Je demande l'union de tous, en particulier des jeunes dans le combat contre le VIH\SIDA", a-t-elle ajouté avant de déplorer le manque de soutien du gouvernement aux organisations sociales de lutte contre le VIH.
Pour sa part, le responsable du Secrétariat exécutif de Lutte contre le VIH\SIDA a regretté la suspension de l'aide du Fonds mondial de lutte contre le sida
João José Silva Monteiro a déclaré à la presse que cette aide a été interrompue alors que le secrétariat se préparait à intensifier la lutte contre la maladie.
Selon lui, "le moment est venu pour que le gouvernement assume ses responsabilités à travers les initiatives internes de combat contre cette maladie".
Quant au Premier ministre Rui Duarte de Barros, il a annoncé son soutien au Secrétariat exécutif de Lutte contre le SIDA et le paiement d'un mois d'arriérés de salaires à ses travailleurs.
D'après lui, le nombre de cas de SIDA a considérablement augmenté par rapport aux pays voisins.
Ce constat a été confirmé à Xinhua par Aneximandro Zilene, directeur de la prévention au secrétariat de lutte contre le SIDA.
Il a précisé que « des études menées en 2010 montrent que la séro-prévalence du VIH est de 3.4%. Concernant la population sexuellement active, la prévalence va de 5.3% à 10%. Ce qui est vraiment préoccupant ».
Selon ces mêmes études, la population sexuellement active n'utilise les préservatifs que lors des relations sexuelles commerciales. C'est ce qui explique ce taux élevé de la prévalence du VIH, a-t-il déclaré
Concernant le traitement, M. Zilene a indiqué que la Guinée- Bissau est en avance depuis 2009 puisqu'elle dispose de 37 sites de traitement aux ARV (Anti Rétroviraux) qui sont distribués gratuitement.
Quelque 5 000 personnes sont sous traitement ARV et plus de 9 000 personnes dans le stade de suivi clinique.