Le principal bloc de l'opposition égyptienne, le Front du salut national (FSN), a annoncé lundi qu'il refusait l'appel au dialogue lancé par le président Mohamed Morsi.
"Nous refusons l'appel au dialogue de M. Morsi car il ignore les principales demandes du Front qui ont été annoncées avant", a déclaré le FSN lors d'une conférence de presse.
"Nous ne refusons pas le dialogue avec la présidence en général, mais nous refusons les dialogues qui ne bénéficieront pas aux Egyptiens", a expliqué Hamdeen Sabahy, membre important du FSN.
Ce dernier a souligné que M. Morsi devrait montrer du respect pour les manifestations organisées par les Egyptiens et annoncer sa responsabilité politique pour le sang qui a coulé pendant son règne.
"Le procureur-général devrait être renvoyé et un gouvernement de salut national formé", a poursuivi M. Sabahy, ajoutant que former un comité légal pour amender la constitution serait un must.
M. Sabahy a critiqué la décision du président d'imposer un couvre-feu dans les gouvernorats frappés par les émeutes, à savoir Port Saïd, Suez et Ismaïlia, indiquant que cette décision impliquait "les isoler du reste du pays".
Par ailleurs, le leader du FSN, Mohamed ElBaradei, a déclaré que le couvre-feu était considéré comme une solution sécuritaire, alors que la crise actuelle en Egypte nécessitait une solution politique.
Dimanche, M. Morsi a publié une déclaration dans laquelle il invitait 11 partis et certaines figures indépendantes au dialogue lundi, y compris le parti al-Dostour dirigé par M. ElBaradei, le parti Liberté et Justice dirigé par les Frères musulmans, le parti al-Wafd, le Parti Egypte Forte, et d'autres.
M. Morsi a également décidé dimanche d'imposer un couvre-feu de 30 jours et l'état d'urgence sur Port Saïd, Suez et Ismaïlia, après les violents affrontements entre manifestants antigouvernementaux et agents de la sécurité dans ces trois gouvernorats qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés ces derniers jours.