Le conseil d'avocats de Charles Blé Goudé, l'ex-leader des "jeunes patriotes", farouches partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, dénoncent les " conditions inhumaines" de détention de leur client "dans un lieu tenu secret".
"Charles Blé Goudé continue d'être détenu au secret dans une chambre d'un domicile privé, dans l'isolement total, sans possibilité de communiquer avec ses avocats alors même qu'il est inculpé et placé sous mandat de dépôt", dénonce son Conseil dans une déclaration transmise vendredi à Xinhua.
Arrêté à Accra (Ghana) le 17 janvier et extradé à Abidjan le lendemain, M. Blé Goudé a été inculpé par la justice ivoirienne pour diverses infractions et placé sous mandat de dépôt le 21 janvier.
Jeudi, le ministre ivoirien de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, a indiqué que Charles Blé Goudé n'est "pas détenu de façon clandestine" mais qu'il est dans une "résidence protégée".
"J'ai des informations qui font état de menaces sur sa vie. Il est, dans ses conditions, difficiles d'assurer sa sécurité dans une maison d'arrêt", a-t-il justifié.
Pour les avocats, la "résidence protégée" est une "mesure illégale et violatrice des droits humains et des droits de la défense" de l'ex-leader des "jeunes patriotes".
Ils exigent la fin de ce régime de détention "contraire à la Constitution et aux lois ivoiriennes" non sans dénoncer "avec vigueur la torture morale, les traitements cruels, inhumains et dégradants" dont M. Blé Goudé fait l'objet.
"Nous exigeons qu'il soit détenu dans les conditions légales applicables dans un Etat de droit", écrivent les avocats.
Mercredi, Charles Blé Goudé a été présenté à un juge au tribunal d'Abidjan pour un interrogatoire au fond sur les infractions pour lesquelles il est poursuivi.
Selon ses avocats, il a refusé de se soumettre aux questions du juge d'instruction estimant ne pas être dans les "dispositions idoines" parce que "moralement torturé" par sa détention dans une chambre d'un domicile privé.