L'équipe de médiation et de réconciliation kenyane dédiée aux élections a salué les progrès réalisés dans la préparation des élections générales du 4 mars, exprimant cependant ses craintes que l'autorité électoral ne parvienne pas à réaliser des élections crédibles.
Un rapport publié jeudi à Nairobi par le projet de suivi du Dialogue et de la réconciliation nationale au Kenya (KNDR) indique que les gens sont généralement optimistes sur l'état de préparation du pays pour les élections.
"La confiance des gens dans les institutions qui superviseront les élections a augmenté, même si la confiance dans certaines d'entre elles reste limitée", selon le rapport.
Toutefois, un point faible réside dans l'application des lois déjà adoptées, a observé l'équipe dirigée par l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.
"Par exemple, il y a des plaintes selon lesquelles certains partis auraient enregistré des membres de manière frauduleuse. Certaines personnalités politiques ont également fait campagne ou donné leur soutien à des partis autres que ceux qu'ils représentent au Parlement ou dans leur conseil de gouvernement local", indique ce rapport.
"Même si la loi a été modifiée par la suite pour autoriser ce comportement, le Registre des partis politiques n'a entamé aucune procédure à l'encontre de ceux qui étaient en infraction avant cet amendement", indique le rapport.
D'après ce rapport, il y a des inquiétudes sur l'insécurité dans certaines parties du pays, et d'ajouter que les violences pré- électorales, comprenant certains conflits entre communes ou liés aux ressources, ont provoqué des déplacements humains en particulier dans certaines zones côtières et dans le nord du Kenya.
"Certaines des personnes déplacées pourraient ne pas voter lors des prochaines élections générales si la situation ne s' améliore pas. Certains de ces conflits sont liés à des luttes pour le pouvoir politique, et en particulier, à la compétition pour obtenir le contrôle du système de gouvernement indirect", indique- t-il.
Le Kenya a vacillé au bord de la guerre civile après les élections contestées en fin 2007, qui ont dégénéré en plusieurs semaines de violence, faisant plus de 1 300 morts et chassant 600 000 personnes de leur foyer. Ce pays d'Afrique de l'Est poursuit depuis son processus de reconstruction nationale.
D'après ce rapport, les causes d'inquiétude dans ces régions comprennent les stratégies que déploient avant les élections plusieurs communautés pour obtenir le contrôle du pouvoir par le biais des élections.
De plus, la formation d'alliances ethniques au niveau national se reproduit par des alliances similaires au niveau local, où certains dirigeants communautaires font des accords sur le partage du pouvoir politique ou la distribution de postes électoraux.