A la suite du Secrétaire général, les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné, lundi dans la soirée, les attaques récentes et la prise de pouvoir par la force en République centrafricaine perpétrées le 24 mars dernier par la coalition de la Séléka, ainsi que les violences et les pillages dont elles se sont accompagnées.
Dans une déclaration à la presse lue par le président du Conseil de sécurité pour le mois de mars - l'Ambassadeur de la Fédération de Russie, Vitaly Churkin, les membres du Conseil ont également condamné l'usage de la force qui a fait, entre autres, des morts et des blessés parmi les soldats du contingent sud-africain déployés en République centrafricaine à la demande de son gouvernement.
"Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur intention de surveiller la situation de près et, au besoin, d'envisager des mesures supplémentaires", précise la déclaration.
Ils ont également noté la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine en date du 25 mars de suspendre la participation de la République centrafricaine de l'Union et la décision de cette organisation contre les dirigeants de la Séléka, dont l'action constitue une violation des accords de Libreville et remis en question la stabilité fragile dans ce pays.
Les membres du Conseil de sécurité ont en outre appelé toutes les parties à s'abstenir de tout acte de violence contre des civils, notamment des communautés étrangères, et de permettre un accès humanitaire "sûr et sans entraves ", conformément au droit international et de pleinement respecter les droits humains internationaux et le droit humanitaire international.
Soulignant que les responsables de violations graves des droits de l'homme et du droit humanitaire international doivent être tenus pour responsables de leurs actes, les membres du Conseil ont rappelé que de telles violations pouvaient être considérées comme des crimes au regard du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), à laquelle la République centrafricaine est partie.
Les membres du Conseil ont appelé au rétablissement de l'état de droit, de l'ordre constitutionnel et à la mise en œuvre des accords de Libreville, "qui représentent le cadre d'une transition politique et la base d'une solution pacifique". La déclaration rappelle qu'au terme de l'accord politique signé à Libreville, le gouvernement d'unité nationale est tenu d'organiser des élections législatives.